Plus d’un milliard de personnes dans le monde souffrent d’une déficience visuelle évitable. Pour élever le niveau de sensibilisation, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décrété le deuxième jeudi d’octobre de chaque année Journée mondiale de la vue. Cela s’inscrit dans le cadre de la sensibilisation et l’amélioration des programmes de traitement pour maintenir la santé oculaire.
A cette occasion, les laboratoires Roche Algérie ont organisé un colloque scientifique sur l’importance de prévenir la perte de vue, en présence d’un groupe de journalistes. Ce colloque vise à présenter tous les types de maladies oculaires et les moyens de les prévenir et de les traiter, en mettant en relief les facteurs qui conduisent à la perte de vue, et ce, pour une prise en charge précoce et créer une culture saine parmi les citoyens.
Au cours de cette rencontre scientifique, le professeur Ourida Ouhadj, chef de service d’ophtalmologie au CHU Mustapha-Pacha, a donné une conférence détaillant les causes de la déficience visuelle en général, dont les principales maladies oculaires sont :
- Cataracte.
- Dégénérescence maculaire.
- Rétinite.
- Atrophie optique due au diabète.
- Glaucome.
Selon une étude menée par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH), ces dernières années, l’Algérie a enregistré un taux de prévalence de quatre maladies oculaires qui entraînent une perte de vision, à savoir :
- la cataracte, 13,8% ;
- la rétinopathie diabétique, 2,4% ;
- la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), 2,1% ;
- la blessure aux yeux avec de l’eau bleue, 4,6%.
La spécialiste a ajouté qu’en octobre 2009, l’Algérie était signataire de la Déclaration de l’Organisation mondiale de la santé dite ‘‘2020’’, afin d’éliminer les facteurs qui causent la perte de la vue. Le Pr Ouhadj s’est concentré sur deux types de maladies qui causent la perte de la vue en Algérie :
Dégénérescence maculaire liée à l’âge
La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) cause des dommages progressifs à la macula (la zone centrale la plus vitale de la rétine), ce qui entraîne une perte progressive de la vision centrale. Le Pr Ouhadj a déclaré que ses symptômes sont l’apparition de lignes transparentes dans l’œil et de taches jaunes dans la zone basse de l’œil, ce qui cause des difficultés au patient, en plus de certains autres symptômes, tels que :
- La faiblesse de la vision centrale au niveau de l’un ou des deux yeux ;
- La faible intensité des couleurs et difficulté à reconnaître les visages ;
- La difficulté de s’adapter à des niveaux de faible luminosité ;
- L’augmentation du flou des mots imprimés.
Les facteurs de risque associés à la dégénérescence maculaire sont dus à l’âge. Cette maladie est plus susceptible de survenir chez les personnes âgées de 55 ans et plus, aussi à l’hérédité et à la présence d’antécédents familiaux.
La rétinopathie diabétique
La conférencière a ajouté que la rétinopathie diabétique, qui apparaît chez les patients atteints de diabète, survient en raison de lésions des vaisseaux sanguins situés au niveau de la rétine. Cependant, il est possible que cette maladie survienne chez toute personne atteinte de diabète de types 1 ou 2. Plus le diabète est ancien chez le patient et sa glycémie moins contrôlée, plus il est susceptible de développer ce type de complication oculaire.
Les symptômes peuvent ne pas apparaître dans les premiers stades de la rétinopathie diabétique. Mais avec l’évolution de la maladie, le niveau de vision se détériore considérablement, ce qui conduit à la cécité. Les symptômes de cette maladie comprennent :
- Taches ou fils sombres dans le champ de vision ;
- Vision floue et pas nette ;
- Mauvaise vision la nuit ;
- Troubles de la vision des couleurs ;
- Perte de vision soudaine et complète.
La spécialiste a souligné la nécessité de maintenir un niveau stable des glycémies, de subir des consultations périodiques chez l’ophtalmologiste. De plus, les patients diabétiques types 1 ou 2 sont sujets à cette complication, ce qui nécessite un suivi au moins une fois par an. Quant aux facteurs de risque qui augmentent la probabilité de contracter cette maladie, il s’agit de l’hypertension artérielle, de l’hyperglycémie mal contrôlée, du tabagisme et aussi la durée du diabète et le taux de cholestérol élevé.
La professeure a souligné que si la rétinopathie diabétique n’est pas traitée, cela peut entraîner plusieurs complications et de graves problèmes de vision. Comme par exemple ‘’l’hémorragie du vitrée’’ qui affecte la vue, ‘‘le décollement de la rétine’’ où la rétine se sépare du plan postérieure de l’œil, avec risque de cécité. En plus du glaucome dans ce cas, les nouveaux vaisseaux sanguins peuvent provoquer une pression sur le globe oculaire et endommager le nerf optique, avec une perte de la vue complète.
Selon la professeure, le traitement est effectué en fonction de la gravité et du type de maladie qui cause une déficience visuelle. Il est donc nécessaire de consulter un médecin spécialisé et d’effectuer les examens nécessaires pour déterminer le traitement approprié.
La professeure Ouhadj a mis en garde contre le fait de ne pas s’allonger en regardant la télévision, de ne pas rester assis pendant de longues périodes devant l’ordinateur ou le téléphone portable. Aussi, il faut se concentrer sur des exercices sportifs réguliers et manger des aliments sains, comme le poisson, les légumes et les noix. Il est important de ne pas veiller, d’arrêter de fumer et protéger ses yeux, en portant des lunettes de soleil qui bloquent les rayons ultraviolets.
Résumé du colloque sur la façon de vivre avec une déficience visuelle
L’objectif principal du colloque est de sensibiliser sur l’importance de la prévention contre la perte de la vue et de guider les patients vers la façon de faire face au quotidien aux maladies qui causent une déficience visuelle, en fournissant des orientations et des conseils, d’une part, en insistant sur le danger de la négligence du traitement de ces maladies, d’autre part, et ce pour maintenir la santé des yeux.
Aisha O.H