Les fourmis, cette vaillante espèce qui nous éblouit par son sens de l’organisation et de l’union, est bénéfique pour l’agriculture. Prouvé parles chercheurs que les fourmis sont mieux que les pesticides. Mais, à condition que leur rôle soit accompagné de pratiques agricoles adéquates.
« Les fourmis peuvent limiter la quantité des parasites et augmenter les rendements au fil du temps, autant voire plus efficacement que des pesticides, et à bas prix». C’est en ces termes que le blog, Médias Citoyens Diois, rapporte les propos des chercheurs brésiliens de l’Institut de biologie de l’université fédérale d’Uberländia, au sud de Brasilia, capitale du Brésil. Les chercheurs ont expliqué les avantages de l’utilisation des fourmis par rapport à celle des pesticides.
52 études au niveau de 15 pays
La publication scientifique est parue le 17 août, dans la revue Proceedings of the Royal Society – Biology. C’est au terme d’une méta-analyse de 52 études portant sur l’impact de différentes espèces de fourmis sur dix-sept types de cultures situées dans quinze pays.(notamment les États- Unis, le Brésil, l’Espagne, le Royaume-Uni, l’Australie et le Japon).
Elle a également révélé, que la présence des fourmis dans les cultures contribue à la réduction des insectes nuisibles en atténuant de l’ampleur de leurs dégâts et, partant, garantir une hausse significative de la production agricole.
Lasius niger, Lasius grandis et Pheidole pallidula
Les fourmis, objet de la constatation des chercheurs, sont, entre autres, des fourmis noires des jardins (Lasius niger), de la péninsule ibérique (Lasius grandis) et des fourmis rousses du pourtour méditerranéen (Pheidole pallidula).
Serriculture et agroforesterie : le grand boulot des fourmis
Quant aux cultures concernées, les chercheurs citent les agrumes, la pomme, le cacao, le soja et le coton. Tout en précisant, que les cultures en serre (serriculture) et l’agroforesterie sont, les plus, à illustrer davantage le rôle prédateur des fourmis.
En effet, c’est au niveau de ces deux dernières que le nombre des nuisibles est le plus important. Or, c’est là, où logiquement, les fourmis trouveraient du plaisir à s’attaquer à ces parasites dévastateurs des grandes superficies agricoles.
Résistance aux pesticides
L’étude a également souligné un fait important :
« Cette prédation naturelle constitue l’un des bénéfices clés entraînés par l’usage de fourmis en lutte biologique. Non seulement, les pesticides n’ont pas d’effet sur certaines espèces parasites. Mais, ils ont également tendance à provoquer le développement de résistances au fil du temps, obligeant les agriculteurs à utiliser de nouveaux produits encore plus coûteux. »
Insectes suceurs de sève : les rescapés…
Les fourmis ont toutefois un petit bémol dans leur action : garantir la survie d’insectes suceurs de sève, comme les pucerons. Les pucerons, rappelons-le, excrètent du miellat. Une substance sucrée très prisée par les fourmis, poussant ces derniers à l’élevage des pucerons comme du bétail.
Diversion poudrée
Par contre, le miellat favorise l’apparition de champignons qui ont un impact négatif sur l’accroissement des plantes. Les chercheurs ont, toutefois, trouvé le remède : poudrer légèrement de sucre le sol ou des branches. « Ce qui amoindrit la taille des colonies d’hémiptères, mais revoit à la hausse le nombre d’autres nuisibles », alertent les biologistes.
Z.Z