« Rire au bureau » n’est pas une si mauvaise idée, comme certains le croient. Il lutte contre le stress au travail, l’isolement, et augmenterait le rendement et raccourcirait l’horaire officiel. Une information qui, cependant, n’emballe pas les ‘’Managers’’. Eux, qui sont à cheval sur la bouderie professionnelle et les lèvres qui attendent vainement le sourire. Et gare à la désinvolture qui peut se faufiler subrepticement entre les bonnes intentions de détendre l’atmosphère.
Pourtant, David Autissier et Elodie Arnéguy, auteurs de ‘’Petit Traité de l’humour au travail’’, révèlent que 96% des salariés jugent le rire au bureau, « indispensable, très important ou important ». D’ailleurs, Rire au bureau, c’est bénéfique, à condition de choisir le timing approprié.
Le bon moment
Deux propositions sont recommandées. La première étant gravir la hiérarchie pour se permettre quelques sourires, et répandre, en guise de défoulement, des blagues retentissantes. C’est connu, quand le chef ironise, tout le monde en rit, mais si ça ne fait pas rire.
La seconde est de suivre l’humeur du manager, s’il est en mauvaise passe, éviter de rire ou de blaguer. En revanche, s’il est de bonne humeur, quelques dents apparaissant faisant foi, vous pouvez prendre la posture humoristique sans risquer la gifle morale.
Dans le monde anglo-saxon, l’humour au travail est mieux indiqué : c’est la moquerie de soi-même qui est privilégiée, ça ne blesse personne et ne pollue pas l’ambiance requise. Sauf bien sûre, s’ils s’en trouvent que des collègues s’apprécient!
Globalement, le rire doit être consensuel, avec la participation des collègues. « Au travail, le rire doit se faire avec les autres, et non contre », conseille Yasmina Hardi, coach et fondatrice du cabinet HaY coaching.
Moins de trauma !
L’humour, un tantinet diplomatique, bardé de tact, permet de banaliser une faute professionnelle passible, dans le sérieux correspondant, de sanctions, le cas échéant, de remontrances en live démoralisantes.
Dans ce cas, les jeunes recrues y seront les grands bénéficiaires. Car, au début d’une carrière professionnelle, rares sont ceux qui n’échappent pas aux erreurs professionnelles. Un peu de rire en contrepartie d’une maladresse est recommandé, et, ça adoucit aussi la colère.
Burn-out : une ‘’rigologue’’ à la rescousse
Rire au bureau, c’est, aussi, lutter contre le Burn-out. Quoi de mieux pour convaincre managers et collaborateurs. Le patron d’un cabinet d’avocats a eu l’ingénieuse idée d’épouser une ‘’rigologue’’ et fondatrice de l’Ecole internationale du rire, ‘’Corinne Cosseron’’. Depuis, témoignent les collaborateurs, les journées passent dans une ambiance explosive, avec à la clé, moins de stress et de moue réprobatrice.
La notion du partage : pas que le bon sens…
« Le bon sens est la chose la mieux partagée au monde. », disait Descartes. Le rire aussi, lorsqu’il investit le milieu du travail, à condition, qu’il fasse le bonheur collectif, comme déjà indiqué.
« C’est d’ailleurs l’une de ses vertus : il signe l’appartenance à un collectif, fait de valeurs et de repères professionnels communs, de façons d’envisager le travail, le produit, la relation hiérarchique. », tient à préciser Julien Pelletier, expert à l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail.
Rire, c’est ‘’ Guérir’’…
Réduction du stress, de la tension artérielle, sécrétion d’endorphine, etc… sont quelques vertus curatifs du rire. Et ce, si le rire est adossé à un objectif à terme, ou un plan déterminé. Les résultats positifs engrangés en renforceront davantage la place de l’humour pour la méthode utilisée.
Rire en permanence
Rire sans objet, devient par contre contagieux. Corinne Cosseron, recommande à cet égard : « Nous donnons, aussi, aux participants quelques petits trucs – ne serait-ce qu’un nez rouge – pour qu’ils repensent à l’atelier, et sourient, au moins, intérieurement. ». Car, le rire instantané est, de suite, remplacé par le lot de stress, d’angoisse et colère. D’autant plus que le rire demeure un allié médical scientifiquement reconnu pour sa cure.
Autant rire ensemble.
Z. Z.