Mr Baha Eddine El Fatemi, directeur de la santé, répond aux questions de ‘Ma santé ma vie’.
Mr Baha Eddine El Fatemi, directeur de la santé au niveau de la wilaya de Timimoune, nous en dit plus sur ce programme de formation médicale continue et sur les décisions qui ont été prises par le Ministère de la santé pour réhabiliter les structures de santé de wilaya.
Ma Santé Ma vie : pouvez-vous nous présenter la wilaya de Timimoun ?
Mr Baha Eddine El Fatemi : La wilaya de Timimoun s’étend sur une surface de 81 000 km², et abrite une population de 179 464 habitants. Elle se caractérise par son étendue géographique et son relief accidenté, et juste, à titre indicatif les communes de Talmine et metarfa sont distantes respectivement de 100 à 140 km de Timimoun. Du fait de ces distances, assez considérable, entre les communes elles même, d’une part, et d’autre part, entre les communes et le chef-lieu, toutes ces caractéristiques rendent les déplacements et les communications assez difficiles.
Par ailleurs, retenons que les ksours sont des espaces de regroupement de populations vivant en symbiose et la wilaya en compte une centaine.
Ma Santé Ma vie : Qu’en est-il de la situation sanitaire ?
Mr B. El Fatemi : Nous enregistrons des difficultés quant à la prise en charge sanitaire des populations, ceci en raison, entre autres, à son étendue géographique. Déjà, avant le récent découpage administratif les difficultés étaient patentes puisque Bordj Badji Mokhtar et Timimoun, les nouvelles wilayas, sont distantes respectivement de Adrar, la wilaya-mère, de 800 km et de 220 km.
Timimoun est dotée d’un EPH de 120 lits créé en 1983, mais malheureusement, il n’a pas connu d’amélioration ou de rénovation depuis, hormis, le bloc opératoire en 2011, mais ces réaménagements ne correspondent pas du tout aux normes.
Par ailleurs, une maternité récemment réalisée et rattaché à l’EPH possède 60 lits répartis à part égale entre la pédiatrie et l’obstétrique. Toujours est-il, nous espérons vivement que cette structure soit érigée en Etablissement hospitalier Spécialisé (EHS) mère/enfant, puisque un certain nombre de conditions sont réunies, à savoir la présence de gynécologues, Sage-femme et paramédicaux. Néanmoins, et de façon générale, nous enregistrons un manque de médecin radiologue, et c’est extrêmement pénible de voir des patients faire 400 Km voire 600 Km pour une mammographie par exemple ou un scanner, alors que les équipements sont disponibles à notre niveau.
D’ autre part, le manque flagrant des ambulances est constaté à travers toute la wilaya, même si SONATRACH nous est venue à la rescousse, pour le moment, en mettant à la disposition de l’EPH de la commune de Aougrout deux ambulances. Il reste que nous sommes obligés de faire appel à des moyens de transport de particuliers pour transférer nos malades et cet état de fait n’est pas normal.
Ma Santé Ma vie : Quelles sont les perspectives du développement du secteur sanitaire ?
Mr B. El Fatemi : Il est projeté la réalisation d’un hôpital de 240 lits au chef-lieu de la wilaya et un EHS de 60 lits en ophtalmologie, stomatologie et ORL, ainsi que 2 EPH dans les daïras de Cherouine et Timekout.
Ma Santé Ma vie : Où en est-on dans la réalisation de ces infrastructures ?
Mr B. El Fatemi : Concernant l’établissement de 60 lits d’Aougrout, son état d’avancement a atteint 80% au plan physique et seuls les VRD posent problème. Pour causes : les travaux y afférents ont été refaits, à deux reprises, en raison d’une étude technique déficiente. Aussi, nous sommes dans l’attente de l’affectation d’un budget de 400 millions de DA pour l’acquisition des équipements.
Ceci étant, les Ksours, dont je parlais précédemment, sont dotés certes de salles de soins mais ceux-ci n’ont pas les capacités de répondre à la demande, aussi, nous espérons la réalisation des polycliniques dans un futur proche.
Ma Santé Ma vie : Quels sont les dispositifs mis en place pour améliorer la situation ?
Mr B. El Fatemi : En effet, les services du ministère de la santé sont au courant de la situation et des décisions ont été prises, d’ores et déjà, pour réhabiliter certaines polycliniques afin de mieux répondre aux urgences médicales.
Ma Santé Ma vie : Vous accordez une grande importance à la formation médicale continue n’est-ce pas ?
Mr B. El Fatemi : Effectivement et d’ailleurs Mr le ministre de la santé sur ce plan a axé la méthodologie sur trois volets qui sont :
- les mises à jours des connaissances de tous les personnels des structures de santé, les administrateurs, les médecins, les paramédicaux, les agents de sécurité et les agents d’hygiène. Actuellement ces formations sont dispensées par le biais de Visioconférences.
- Le deuxième volet, c’est la normalisation des structures de santé selon les normes de l’Organisation Mondiale de la Santé
- Enfin le troisième volet correspond à la modernisation des structures afin de créer un environnement adéquat pour mettre en place des équipements modernes qui seront dotés d’une technologie avancée.
La formation continue et un outil nécessaire pour les objectifs que nous voulons atteindre en matière de savoir, de compétence et de modernité du secteur de la santé.
Ma Santé Ma vie : Un mot Mr le DSP pour conclure…
Mr B. El Fatemi : Il important de noter, que dans certains cas nous recevons des équipements à la pointe de la technologie mais, malheureusement, nous ne pouvons pas encore les utiliser car nos infrastructures sont obsolètes et nécessitent une modernisation pour accueillir ce type d’outils dont les composants sont très sensibles et ont besoin de protection.