Le ministre de la Santé, Mohamed Seddik Ait Messaoudene, a présidé une réunion d’orientation élargie avec les directeurs de la Santé et de la Population de toutes les wilayas. Objectif : revoir les dossiers prioritaires, harmoniser l’action des structures publiques et accélérer la réforme globale du système national de santé.
Une réunion décisive pour redéfinir les priorités du système de santé
Dès l’ouverture, le ministre a salué l’engagement des hautes autorités du pays, notamment du président Abdelmadjid Tebboune, en faveur d’un service public plus performant et centré sur les besoins des citoyens. La feuille de route nationale, présentée au cours de la rencontre, repose sur un diagnostic précis des lacunes et sur une vision opérationnelle destinée à améliorer durablement la qualité des soins.
Une feuille de route structurée autour des besoins réels
Les cadres de l’administration centrale ont présenté des exposés détaillés sur :
- la gestion des structures sanitaires,
- la numérisation des services,
- la prévention et la surveillance épidémiologique,
- la gestion des ressources humaines,
- la modernisation des services d’urgence,
- la formation continue.
Le ministre a insisté : la réforme doit rester centrée sur le patient. Cela implique une organisation plus fluide, une meilleure coordination entre les équipes et un suivi rigoureux à chaque étape du parcours de soins.
Renforcer les EPSP : première ligne du système de santé
Les Établissements publics de santé de proximité (EPSP) ont été placés au cœur de la stratégie nationale. Ils doivent disposer :
- d’une plateforme technique fiable,
- de consultations spécialisées diversifiées,
- d’un système de garde opérationnel 24h/24,
- de services de prévention renforcés.
Un meilleur fonctionnement des EPSP permet de désengorger les hôpitaux, d’agir plus tôt sur les maladies chroniques et d’améliorer le dépistage.
Recommandation médicale :
Une prise en charge précoce en proximité réduit les complications évitables, notamment dans l’hypertension, le diabète et les maladies respiratoires chroniques.
Numérisation : un tournant majeur à finaliser avant fin 2025
Le ministre a rappelé l’obligation d’achever la numérisation des services avant le 31 décembre, conformément aux directives présidentielles. Dossiers médicaux électroniques, gestion des lits, systèmes d’authentification, suivi en temps réel des urgences : le secteur passe progressivement à une organisation connectée et intégrée.
Cette numérisation permettra
- un diagnostic plus rapide,
- une meilleure coordination inter-établissements,
- une réduction des erreurs administratives,
- une transparence accrue dans la gestion des ressources.
Prévention, santé scolaire et surveillance épidémiologique
Le ministère entend renforcer :
- la déclaration rapide des maladies à déclaration obligatoire,
- la couverture médicale des écoles,
- les campagnes de vaccination,
- la surveillance des infections saisonnières et émergentes.
Recommandation médicale :
La vigilance épidémiologique est essentielle pour anticiper les flambées et protéger les populations vulnérables, notamment les enfants et les personnes âgées.
Priorité à la santé maternelle et infantile
Dans ce volet, le ministre a demandé :
- la réactivation du Programme national de planification familiale,
- l’intensification du dépistage précoce du cancer du col de l’utérus,
- le renforcement du suivi de la mortalité maternelle et néonatale,
- l’intégration des objectifs du développement durable dans les plans sanitaires.
Recommandation médicale :
Des consultations prénatales régulières et un dépistage systématique du cancer du col peuvent réduire considérablement la mortalité et améliorer la santé reproductive.
Urgences : optimisation du triage et du parcours patient
Les hôpitaux devront :
- améliorer le triage médical à l’entrée,
- organiser les flux de patients,
- généraliser les outils numériques dans les services d’urgence,
- appliquer strictement les protocoles nationaux, notamment pour le pied diabétique,
- structurer les programmes de jumelage sanitaire avec des évaluations annuelles.
Médicaments et équipements : transparence et contrôle renforcés
Le ministre a demandé :
- un suivi strict des stocks,
- la transmission régulière des données de disponibilité,
- l’activation de la pharmacovigilance.
Une gestion rigoureuse évite les ruptures et garantit un accès équitable aux médicaments essentiels.
Ressources humaines : intégration et régularisation
Le secteur poursuit les opérations d’intégration et de régularisation. Les DSP devront également recenser les diplômés des écoles privées pour faciliter leur recrutement et combler les besoins des établissements.
Numérisation renforcée grâce au cloud computing national
En parallèle, le ministère de la Santé et le Haut commissariat à la numérisation ont signé une convention de coopération pour mettre à disposition le cloud computing national. Celui-ci permettra :
- d’héberger des données sensibles dans un environnement sécurisé,
- de développer des plateformes numériques avancées,
- de renforcer la continuité des services,
- d’intégrer toutes les structures dans un écosystème moderne et fiable.
Ce partenariat représente une étape clé dans la transformation numérique du secteur.
Un engagement partagé pour un système plus efficace
En clôture, le ministre a insisté sur la nécessité d’un suivi rigoureux sur le terrain et d’une implication totale des responsables locaux. Il a réaffirmé l’engagement du ministère à accompagner toutes les initiatives visant à améliorer le service public et à renforcer la confiance des citoyens dans le système national de santé.
Mots clés : santé, numérisation, patient ; DSP ; maternelle ; infantile ; urgences ;
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