Un trouble sous-estimé chez l’enfant

Un mois après la rentrée scolaire, certains enfants affichent déjà des signes inquiétants : fatigue persistante, cernes marqués, irritabilité, difficultés de concentration. La tentation est grande de mettre ces symptômes sur le compte du rythme scolaire, d’un excès d’écrans ou d’un simple « coup de fatigue » saisonnier. Pourtant, dans de nombreux cas, ces manifestations cachent une pathologie bien plus sérieuse : le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS).
Un enfant qui ronfle régulièrement, transpire la nuit et se réveille fatigué, ce n’est jamais normal
Des apnées différentes de celles de l’adulte
Contrairement à l’adulte, l’enfant ne présente pas toujours de véritables pauses respiratoires visibles. Le plus souvent, il lutte pour respirer : bouche entrouverte, langue basse, thorax qui s’agite sans parvenir à inspirer correctement. Cette respiration laborieuse fragmente son sommeil et l’empêche d’entrer dans les phases réparatrices.
Les conséquences ne se limitent pas à la fatigue. Le manque de sommeil de qualité peut affecter :
- La concentration et la mémoire, entraînant des difficultés scolaires.
- Le comportement, avec irritabilité, agitation, voire hyperactivité.
- La croissance, car l’hormone de croissance est principalement sécrétée pendant le sommeil profond.
Une maladie fréquente mais méconnue
Selon les estimations médicales, 2 à 5 % des enfants souffrent d’apnée du sommeil, mais la majorité ne sont pas diagnostiqués. Ce retard s’explique par la méconnaissance du trouble et par la banalisation du ronflement chez l’enfant. Or, un diagnostic précoce permet une prise en charge efficace, évitant des répercussions durables sur la santé et le développement.
Les principaux signes d’alerte
Les parents doivent consulter sans tarder si leur enfant présente régulièrement :
- des ronflements nocturnes intenses et quotidiens ;
- des pauses respiratoires ou des efforts respiratoires inhabituels pendant la nuit ;
- une transpiration excessive durant le sommeil ;
- un sommeil agité avec cauchemars fréquents ou réveils brusques ;
- une fatigue persistante le matin, avec difficultés de réveil ;
- une irritabilité ou des troubles du comportement en journée ;
- un retard de croissance ou une prise de poids anormale.
Quelles sont les causes ?
Chez l’enfant, l’apnée du sommeil est souvent liée à des amygdales ou végétations trop volumineuses qui obstruent les voies respiratoires. Le surpoids, certaines malformations faciales ou une allergie chronique peuvent également aggraver le problème.
Le diagnostic et la prise en charge
Le diagnostic repose sur un enregistrement du sommeil (polysomnographie) en centre spécialisé ou, dans certains cas, sur un enregistrement nocturne à domicile.
La prise en charge dépend de la cause :
- Chirurgie ORL (ablation des amygdales ou végétations) lorsque celles-ci sont responsables de l’obstruction.
- Perte de poids et activité physique en cas de surcharge pondérale.
- Orthodontie ou appareillage dentaire pour corriger certaines anomalies de la mâchoire.
- Appareils de ventilation nocturne (CPAP) dans les formes sévères et persistantes.
Les recommandations pour les parents
- Ne pas banaliser le ronflement chez l’enfant.
- Filmer, si possible, un épisode nocturne pour montrer au médecin.
- Consulter rapidement un pédiatre ou un ORL en cas de suspicion.
- Favoriser une bonne hygiène du sommeil : coucher régulier, chambre aérée, sans écrans avant le coucher.
- Prévenir le surpoids par une alimentation équilibrée et une activité physique régulière.
Un enjeu de santé publique
Ignorée, l’apnée du sommeil chez l’enfant peut compromettre son développement intellectuel, émotionnel et physique. Dépistée à temps, elle bénéficie de traitements efficaces qui permettent à l’enfant de retrouver un sommeil réparateur, une meilleure santé et un épanouissement scolaire et social.
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