La Déléguée nationale à la protection de l’enfance, Mme Meriem Cherfi, a réaffirmé que la prise en charge des enfants atteints de cancer représente une priorité absolue pour l’Organe national de protection et de promotion de l’Enfance (ONPPE).
Une reconnaissance officielle et symbolique
Lors d’une cérémonie organisée samedi à Alger en l’honneur des élèves atteints de cancer ayant brillamment réussi aux examens du brevet de l’enseignement moyen (BEM) et du baccalauréat pour l’année scolaire 2024-2025, Mme Cherfi a insisté : « L’ONPPE accorde une importance capitale au dossier des enfants atteints de cancer. Cette priorité se traduit par une présence constante et un engagement actif dans toutes les initiatives nationales consacrées à la lutte contre cette maladie. »
La cérémonie, organisée en coordination avec l’association El Amel d’aide aux personnes atteintes du cancer, s’inscrivait dans le cadre des activités de “Septembre en or”, mois internationalement dédié à la sensibilisation au cancer pédiatrique.
Une stratégie nationale en construction
Au-delà du symbole, Mme Cherfi a rappelé que l’ONPPE travaille en étroite coordination avec le ministère de la Santé et les associations spécialisées pour organiser des rencontres périodiques. Celles-ci réunissent médecins, chercheurs, institutions publiques et société civile afin de produire des recommandations concrètes.
Ces travaux nourriront directement le Plan national d’action pour l’enfance 2025-2030, où le cancer pédiatrique figure parmi les dossiers prioritaires. L’objectif est clair : améliorer la prévention, le dépistage, l’accès aux soins et l’accompagnement psychosocial des enfants et de leurs familles.
Courage et excellence scolaire

La Secrétaire générale de l’association El Amel, Mme Hamida Kettab, a mis en lumière les réussites exceptionnelles des enfants honorés : « Cette année, 45 élèves issus de différentes wilayas ont été distingués. Malgré la maladie, les traitements lourds et les contraintes médicales, ils ont obtenu des moyennes remarquables, dépassant souvent 16/20. »
Ces parcours, souvent jalonnés d’épreuves médicales douloureuses, témoignent d’un courage exceptionnel et d’une volonté de continuer à apprendre, à vivre et à rêver malgré la maladie.
Le cancer chez l’enfant : une réalité médicale et sociale
Chaque année, environ 400 000 nouveaux cas de cancer pédiatrique sont diagnostiqués dans le monde. En Algérie, selon les estimations des oncologues, plus de 1 500 enfants seraient concernés chaque année.
Les cancers de l’enfant diffèrent de ceux de l’adulte :
- Les leucémies (cancers du sang) représentent près d’un tiers des cas.
- Les tumeurs du système nerveux central viennent en deuxième position.
- Les lymphomes et d’autres tumeurs solides complètent le tableau.
Bonne nouvelle : la recherche a permis d’atteindre des taux de guérison dépassant 80 % dans certains pays développés. En Algérie, les progrès sont réels mais les défis persistent : retards de diagnostic, inégalités d’accès aux traitements, manque de structures spécialisées et rupture fréquente de médicaments.
L’impact positif de ces événements sur la santé des enfants
Au-delà de la reconnaissance symbolique, ce type d’initiative a un véritable impact thérapeutique et psychologique.
- Renforcement de l’estime de soi : être distingué pour ses efforts redonne confiance aux enfants, souvent fragilisés par la maladie et les effets secondaires des traitements (chute des cheveux, isolement, fatigue chronique).
- Réduction du stress et de l’anxiété : les moments festifs et les activités ludiques permettent de rompre avec la routine des soins et d’atténuer le poids de l’hospitalisation.
- Amélioration de l’adhésion aux traitements : les études montrent que les enfants encouragés, valorisés et soutenus psychologiquement tolèrent mieux les traitements lourds et s’impliquent davantage dans leur parcours de soins.
- Soutien familial : voir son enfant reconnu et célébré aide les parents à garder espoir et à renforcer leur engagement dans l’accompagnement quotidien.
- Un levier social : ces cérémonies réduisent la stigmatisation et montrent que la maladie n’empêche pas la réussite scolaire ni l’épanouissement personnel.
Ainsi, au-delà de la joie du moment, ces événements constituent de véritables compléments de soin, contribuant à ce qu’on appelle aujourd’hui en médecine : la qualité de vie en oncologie pédiatrique.
Une cérémonie entre émotion et espoir
La journée a alterné entre émotions et sourires. Jeux éducatifs, ateliers récréatifs et moments de partage ont offert aux enfants une parenthèse de légèreté.
Mais au-delà de la fête, un message fort a été adressé : ces enfants ne doivent pas être réduits à leur maladie. Ils sont des élèves, des rêveurs et des citoyens en devenir.
La recherche, un levier d’espoir
Aujourd’hui, la lutte contre le cancer pédiatrique repose sur trois piliers :
- Le diagnostic précoce, clé pour augmenter les chances de guérison.
- L’amélioration des protocoles thérapeutiques, incluant la chimiothérapie, la chirurgie et la radiothérapie.
- Les nouvelles approches, comme l’immunothérapie et la thérapie génique, qui offrent des perspectives inédites.
Les chercheurs insistent aussi sur un point : accompagner l’enfant dans sa globalité. L’école à l’hôpital, le soutien psychologique, la réinsertion scolaire et sociale sont aussi essentiels que les traitements médicaux.
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