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Gaza : l’OMS alerte sur des hôpitaux « au bord de l’effondrement » alors quel ’offensive terrestre s’intensifie

Edité par : Rédaction |
20 septembre 2025

Dans les couloirs saturés de l’hôpital Al-Shifa, les sirènes des ambulances se mêlent aux cris des blessés. Faute de place, des corps allongés s’entassent sur le sol, sous des draps tachés de sang. « Nous n’avons plus de lits, plus de médicaments, plus d’électricité », souffle un médecin, épuisé.

Des hôpitaux qui s’éteignent

C’est dans ce contexte que le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a lancé un avertissement solennel : « Les blessés et les personnes handicapées ne peuvent se mettre en sécurité, ce qui met leur vie en grave danger. Les hôpitaux, déjà débordés, sont au bord de l’effondrement. »

Depuis mardi, l’armée israélienne a ouvert une nouvelle phase de son offensive terrestre sur le nord de Ghaza. Les bombardements frappent sans relâche. L’OMS confirme que ses convois de fournitures vitales sont bloqués aux frontières.

Sur la route de Salah al-Din, l’artère centrale de l’enclave, des files ininterrompues de familles se déplacent à pied. Femmes, enfants, vieillards traînent de maigres sacs, parfois une cage d’oiseau ou un sac de farine. Certains marchent depuis l’aube, les yeux rougis par la poussière et la peur.

Selon l’ONU, 40.000 Palestiniens ont déjà fui en deux jours. Depuis la mi-août, ce sont près de 200.000 personnes qui ont dû abandonner leur maison, la plupart contraints de marcher pendant des heures, sans nourriture ni eau.

Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, décrit une situation qui « se dégrade d’heure en heure » : routes bloquées, familles affamées, enfants traumatisés. L’armée israélienne a donné de nouveaux ordres d’évacuation pour les prochaines 48 heures.

Le drame s’étend jusque dans les maternités inexistantes. Le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) rapporte des femmes obligées d’accoucher en plein air, sur des trottoirs, parfois sans eau potable pour laver le nouveau-né.« Ma sœur a accouché sous les bombes, sur un bout de carton », raconte Mariam, 28 ans, réfugiée dans le sud.

Le FNUAP estime que 23.000 femmes n’ont plus accès aux soins nécessaires. Chaque semaine, 15 bébés viendraient au monde sans aucune assistance médicale.

Depuis le 7 octobre 2023, la bande de Gaza vit au rythme des bombardements. L’offensive terrestre déclenchée cette semaine s’inscrit dans une spirale d’une brutalité sans précédent. Les condamnations internationales se multiplient.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a rappelé que cette guerre, combinée à la dégradation rapide de la situation en Cisjordanie, « nous éloigne encore davantage de la solution à deux États ». Mais il insiste : « Nous ne laisserons pas les réalités sur le terrain compromettre nos efforts et nos espoirs pour l’avenir. »

Sur le terrain, pourtant, c’est une autre réalité : celle de colonnes de déplacés qui marchent vers le sud, de mères qui accouchent seules, d’enfants qui pleurent dans des hôpitaux sans lumière. À Gaza, l’avenir ne se mesure plus en années, mais en heures.

Mots clés : Gaza ; hôpitaux ; santé ; OMS ; soins ;

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