Une étude révèle un risque accru de troubles respiratoires nocturnes liés aux rythmes sociaux

L’apnée obstructive du sommeil (SAHOS) touche environ 4 % des adultes en France, selon la Haute Autorité de Santé. Elle se caractérise par des pauses respiratoires répétées durant la nuit, provoquant micro-réveils, fatigue persistante et parfois ronflements sonores. Non traitée, elle constitue un facteur de risque majeur de maladies cardiovasculaires, de diabète, de dépression et même d’accidents de la route liés à la somnolence.
Un trouble fréquent mais sous-diagnostiqué
Mais ce que l’on savait moins, c’est que la sévérité de l’apnée peut varier selon les jours de la semaine. Une étude internationale, publiée dans American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, vient éclairer le rôle des habitudes du week-end dans l’aggravation de ce trouble.
18 % plus de risques le samedi soir
Les chercheurs de l’université de Flinders (Australie) ont analysé les données de 70 052 patients en surpoids, tous diagnostiqués avec une apnée du sommeil. Grâce à un capteur placé sous leur matelas, ils ont suivi leur respiration nocturne entre janvier 2020 et septembre 2023.
Résultat : les participants présentaient 18 % de risque supplémentaire d’apnée modérée à sévère le week-end, en particulier le samedi, comparé aux nuits de semaine.
- Les hommes étaient plus touchés (+21 %) que les femmes (+9 %).
- Les moins de 60 ans étaient plus vulnérables que les plus âgés.
- Un simple décalage des horaires de sommeil – se coucher une heure plus tard ou prolonger la grasse matinée de 45 minutes – augmentait le risque de 47 % et 38 % respectivement.
Pourquoi le week-end aggrave-t-il l’apnée ?
Les chercheurs parlent d’« apnée sociale », soulignant le poids des comportements liés aux fins de semaine. Plusieurs explications émergent :
- Consommation d’alcool plus élevée, qui relâche les muscles de la gorge et accentue les ronflements.
- Décalage des rythmes circadiens, perturbant la qualité du sommeil.
- Sommeil plus léger, lié à des couchers tardifs et à une dette de sommeil accumulée.
- Moindre adhésion aux traitements, notamment au port du dispositif CPAP (pression positive continue) souvent délaissé le week-end.
Cette combinaison fragilise les voies respiratoires supérieures et augmente la fréquence des apnées.
Quelles conséquences sur la santé ?
Les effets ne se limitent pas à une mauvaise nuit. L’apnée du sommeil répétée le week-end accroît les risques de :
- Maladies cardiovasculaires (hypertension, infarctus, AVC).
- Troubles cognitifs (fatigue chronique, baisse de concentration, démence).
- Santé mentale altérée (dépression, anxiété).
- Accidents domestiques ou routiers liés à la somnolence diurne.
Comment prévenir et limiter l’apnée du sommeil ?
Les experts rappellent que certaines mesures simples peuvent réduire la gravité du SAHOS :
Hygiène de vie
- Maintenir des horaires de coucher et de lever réguliers, même le week-end.
- Éviter l’alcool et les somnifères le soir.
- Surveiller son poids : l’obésité reste le premier facteur aggravant.
Mesures médicales
- Consulter un médecin en cas de ronflements importants, pauses respiratoires observées ou fatigue inexpliquée.
- Utiliser régulièrement le traitement prescrit (CPAP ou orthèse d’avancée mandibulaire).
- Envisager une rééducation respiratoire ou des exercices de renforcement musculaire oropharyngé.
Conseils complémentaires
- Dormir sur le côté plutôt que sur le dos.
- Pratiquer une activité physique régulière.
- Limiter l’exposition aux écrans le soir pour favoriser l’endormissement naturel.
Le week-end, nos libertés sociales et festives peuvent peser lourdement sur la qualité du sommeil. Pour les personnes souffrant d’apnée, ces variations ne sont pas anodines : elles aggravent le trouble et renforcent le risque de complications graves.
Message des spécialistes : conserver une routine de sommeil stable est l’une des meilleures protections, même lorsque l’on s’accorde des moments de détente.
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