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Plus de 300 professionnels de santé dénoncent le ‘’siège cruel’’ de Gaza : un appel mondial à briser l’inhumanité

Edité par : Rédacion |
9 septembre 2025

Plus de 300 médecins, infirmiers, chercheurs et soignants, venus de plusieurs pays, ont signé une tribune poignante publiée par l’ONG Médecins du monde. Leur message est clair : à Gaza, la faim et la soif sont utilisées comme armes de guerre, et la communauté internationale ne peut plus détourner le regard.

« Nous, médecins, dont le métier est de soigner, lançons un cri d’alarme et de colère : la population de Gaza est affamée et assoiffée délibérément par un blocus inhumain », écrivent-ils.

Les signataires rappellent qu’aucune considération militaire ou politique ne peut justifier « le siège cruel d’un peuple tout entier ».

Depuis des mois, plus de deux millions de Gazaouis survivent dans un champ de ruines, déplacés à plusieurs reprises par les bombardements. Les infrastructures vitales sont détruites. L’accès à l’eau potable et à la nourriture est quasi inexistant.

Les chiffres donnent le vertige : un enfant sur quatre souffre déjà de malnutrition aiguë, soit environ 600 000 enfants en danger immédiat. Les médecins parlent de « cachexies visibles à l’œil nu » : ossature saillante, fonte musculaire, yeux enfoncés, apathie extrême — signes d’un corps à bout de forces.

Du point de vue médical, la privation volontaire de nourriture et d’eau provoque un effondrement physiologique rapide, surtout chez les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées.

  • En quelques jours : déshydratation sévère, désorientation, troubles cardiaques.
  • En quelques semaines : affaiblissement immunitaire extrême, rendant la moindre infection potentiellement mortelle.
  • À moyen terme : retard de croissance irréversible chez les enfants, séquelles neurologiques, risque accru de décès par maladies évitables.

La malnutrition fragilise aussi la cicatrisation des plaies et augmente la mortalité après blessures ou interventions chirurgicales, ce qui, dans un contexte de guerre, transforme chaque blessure en condamnation à mort potentielle.

Les hôpitaux et centres de santé sont, selon les signataires, « systématiquement visés et détruits ». Les rares structures encore debout fonctionnent sans électricité fiable, sans matériel de chirurgie stérile, sans anesthésiques ni antibiotiques.

Des centaines de médecins, infirmiers et ambulanciers ont été tués — « tombés en martyrs » disent-ils — souvent alors qu’ils soignaient ou évacuaient des blessés.

 « Comment se taire devant ces images insupportables d’enfants faméliques ? Comment ne pas crier de rage quand 600 000 enfants souffrent de malnutrition ? » s’indignent les auteurs.

Face à cette « abomination absolue », les professionnels de santé exigent :

  • Un cessez-le-feu immédiat pour stopper les bombardements et permettre l’accès humanitaire.
  • Une entrée massive d’aide — nourriture, eau, matériel médical — distribuée par des ONG reconnues et indépendantes.
  • Des corridors sanitaires sécurisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux capables de les soigner.

Ils dénoncent également les « pseudo-ONG » accusées d’avoir provoqué la mort de centaines de personnes lors de distributions alimentaires chaotiques et dangereuses.

En droit international, affamer délibérément une population civile est un crime de guerre. Bloquer l’accès à l’eau, aux soins et à l’alimentation de base est interdit par les Conventions de Genève.

Les signataires de la tribune rappellent que le serment d’Hippocrate — soigner sans discrimination — les oblige moralement à témoigner et à alerter.

Leur conclusion est un avertissement : chaque jour de silence coûte des centaines de vies. « Nous ne pouvons pas fermer les yeux. Pas en tant que soignants. Pas en tant qu’êtres humains. »

Mots clés : Gaza ; santé ; médecin ; professionnel ; soignant ; vie ; humain ; ONG ;

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