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Gaza : l’ONU dénonce une famine causée par l’obstruction systématique  d’Israël..

Edité par : Rédaction |
23 août 2025

La famine qui ravage Gaza « aurait pu être évitée », affirme Tom Fletcher, chef de l’aide humanitaire de l’ONU. Selon lui, les stocks de nourriture bloqués aux frontières ne sont pas dus au hasard : « C’est une famine que nous aurions pu prévenir si nous avions eu accès au territoire. Mais les convois restent immobilisés à cause de l’obstruction systématique d’Israël », a-t-il déclaré à Genève. Un drame qui, dit-il, « devrait nous hanter tous ».

Le dernier rapport de l’IPC (Integrated Food Security Phase Classification) est sans appel :

  • 132 000 enfants de moins de 5 ans vont souffrir de malnutrition aiguë d’ici juin.
  • 41 000 cas sévères présentent un risque vital immédiat.
  • Les rations alimentaires sont désormais « dramatiquement insuffisantes, en quantité comme en qualité ».

Les produits nutritionnels destinés à soigner ces enfants sont presque épuisés. Les hôpitaux risquent de devoir interrompre les traitements.

Près de 55 500 femmes enceintes ou allaitantes souffrent elles aussi de malnutrition et nécessitent une aide urgente.

La classification IPC a placé Gaza-Ville et ses environs en Phase 5, le niveau le plus élevé : famine, misère et mort.

D’ici fin septembre, cette même phase devrait frapper Deir el-Balah et Khan Younès.

Actuellement :

  • 500 000 habitants vivent déjà en famine (Phase 5).
  • 1,07 million (54 % de la population) sont en Phase 4 (urgence).
  • 396 000 en Phase 3 (crise).

La faim n’est plus une menace : elle est une réalité quotidienne.

À l’hôpital Nasser, un nourrisson est décédé de malnutrition.

Depuis le 7 octobre 2023, 271 Palestiniens, dont 112 enfants, sont morts de faim dans l’enclave, selon le ministère de la Santé.

L’UNRWA confirme : la malnutrition infantile a triplé en moins de six mois.

« Mon fils est mort dans mes bras parce que je n’avais rien à lui donner », confie une mère dans le service pédiatrique de l’hôpital. Son témoignage glace d’effroi.

Les infrastructures médicales s’effondrent.

Mohammed Abu Afash, directeur de la PalestinianMedical Relief Society, décrit une situation intenable à Gaza-Ville :

  • Des ambulances empêchées d’atteindre blessés et corps.
  • Des hôpitaux débordés par des cas graves.
  • Une menace imminente de déplacement massif si rien n’est fait.

« Nous sommes épuisés » : la voix des déplacés

Pour les Palestiniens, il n’y a plus de refuge possible. Riad Ashkantana, père de famille, refuse de fuir à nouveau :« La dernière fois, j’ai été déplacé vers le sud. Cette fois, je ne partirai pas. Le déplacement, c’est la mort. Restons dignes, près de nos maisons. De toute façon, il n’y a aucune sécurité. »

À Deir el-Balah, Mohammed al-Kahlout raconte l’horreur : « On nous avait dit que cette zone était sûre. Pourtant, le camp a été bombardé alors que nous dormions. J’ai déjà fui du nord, puis du centre, et maintenant ici. Nous n’en pouvons plus. »