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Une simple IRM cérébrale pourrait prédire votre vitesse de vieillissement biologique

Edité par : Dr Souad BRAHIMI | Docteur en médecine
3 juillet 2025

Une avancée majeure dans la prévention des maladies liées à l’âge. Selon une étude publiée le 1er juillet 2025 dans ‘’Nature Aging’’, une IRM cérébrale standard pourrait désormais permettre d’estimer la vitesse de vieillissement biologique d’un individu, un indicateur crucial pour anticiper le risque de démence et de maladies chroniques.

Nous ne vieillissons pas tous à la même vitesse. Deux personnes du même âge peuvent présenter des profils biologiques très différents : l’une en bonne santé cellulaire, l’autre avec des marqueurs précoces de déclin. Le vieillissement biologique reflète cette réalité. Il dépend de nombreux facteurs physiologiques (pression artérielle, glycémie, fonction rénale, etc.) et prédit plus fidèlement que l’âge chronologique le risque de développer des maladies neurodégénératives, cardiovasculaires ou pulmonaires.

Les chercheurs se sont appuyés sur la célèbre cohorte néo-zélandaise Dunedin, qui suit 1 037 personnes nées entre 1972 et 1973. Depuis plusieurs décennies, les participants ont été évalués régulièrement sur divers marqueurs biologiques et cognitifs. Ces données ont permis d’établir un indice global de vieillissement biologique, validé cliniquement.

L’innovation majeure réside dans le développement d’un modèle d’intelligence artificielle baptisé DunedinPACNI. Il permet d’estimer la vitesse de vieillissement biologique uniquement à partir d’une IRM cérébrale. Le modèle a été formé grâce aux images cérébrales de 860 participants âgés de 45 ans au moment de l’examen.

Les chercheurs ont ensuite validé ce score sur plusieurs bases de données internationales (Royaume-Uni, États-Unis, Canada, Amérique Latine), montrant que le vieillissement cérébral mesuré reflète étroitement le vieillissement global de l’organisme.

Les résultats sont clairs : les personnes avec un score élevé de vieillissement cérébral à l’IRM présentaient :

  • des performances cognitives réduites,
  • un rétrécissement accéléré de l’hippocampe, une région clé pour la mémoire,
  • une probabilité plus élevée de développer des troubles cognitifs ou des maladies chroniques dans les années suivantes.

 Le vieillissement du cerveau est donc un prédicteur robuste de l’état de santé général, incluant les risques de pathologies cardiovasculaires, pulmonaires ou métaboliques.

Selon le Pr Ahmad Hariri, auteur principal, ces résultats ont été reproduits dans des populations de différentes origines ethniques et socio-économiques, suggérant un mécanisme universel. Il souligne : « Le lien entre le vieillissement cérébral et corporel est remarquable. Cela nous donne une occasion précieuse de détecter précocement les personnes à risque et d’adapter leur mode de vie. »

Cette approche ouvre la voie à une médecine préventive, ciblant les individus à haut risque avant l’apparition des symptômes. En intégrant ce type d’analyse dans la routine clinique, il serait possible :

  • d’anticiper les maladies du vieillissement (Alzheimer, AVC, diabète, etc.),
  • de mettre en place des interventions précoces (alimentation, activité physique, suivi médical),
  • de suivre l’évolution du vieillissement au fil du temps grâce à un simple examen d’imagerie.

Une demande de brevet a été déposée pour protéger cet outil. Les chercheurs envisagent désormais des essais à plus large échelle pour intégrer ce biomarqueur dans les stratégies de santé publique.

  • Une IRM cérébrale permet de prédire la vitesse du vieillissement biologique.
  • L’outil DunedinPACNI s’appuie sur l’analyse d’images cérébrales pour estimer le risque de déclin cognitif et de maladies chroniques.
  •  Cette technologie pourrait devenir un examen de routine pour prévenir les maladies liées à l’âge, dans une approche prédictive, personnalisée et globale.

Mots clés : IRM ; santé , soin ; vieillissement ; biologique ; DunedinPACNI ; cognitif ; imagerie ;