Maryline Hourlier, figure incontournable des médecines naturelles en France et en Europe, bénéficie de plus de vingt ans d’expérience en tant que thérapeute, formatrice, conférencière et auteure. Diplômée des facultés de médecine de Paris en phytothérapie, aromathérapie, nutrition, prévention et éducation thérapeutique, elle défend une approche globale et préventive de la santé. À la tête d’un organisme de formation certifié Qualiopi, elle partage son expertise tant avec le grand public qu’avec les professionnels de santé. Son expertise est aujourd’hui reconnue dans de nombreux cercles médicaux et académiques, faisant d’elle une défenseure engagée d’une médecine plus humaine, naturelle et accessible à tous. À ce titre, le magazine ‘’Ma santé, Ma Vie’’ a évoqué avec elle sa vision des médecines naturelles, leur rôle face aux défis de santé publique, et les liens qu’elles peuvent entretenir avec la médecine conventionnelle.
Ma Santé, Ma Vie : Vous pratiquez les médecines naturelles depuis plus de 20 ans. Comment les définissez-vous et quelle est votre approche thérapeutique ?
Maryline Hourlier :Les médecines naturelles regroupent un ensemble de pratiques fondées sur des éléments issus de la nature : plantes médicinales, huiles essentielles, alimentation, micronutrition, mais aussi techniques comme la respiration, la méditation, ou les soins énergétiques. Leur objectif est de soutenir les capacités naturelles d’auto- guérison du corps, en respectant son équilibre global physique, physiologique, émotionnel et énergétique.
Mon approche est intégrative et personnalisée. Depuis plus de 20 ans, je m’appuie sur des bases solides validées scientifiquement (phytothérapie, aromathérapie, nutrition, chronobiologie).
Je ne traite pas uniquement un symptôme : je cherche la cause profonde du déséquilibre, je ressens aussi leurs problèmes psychologiques. Et surtout, j’accompagne mes patients à devenir acteurs de leur santé, avec des outils simples, naturels et efficaces, qu’ils peuvent réutiliser au quotidien. J’accorde aussi beaucoup d’importance à l’écoute et à l’accessibilité.
Vous utilisez la phytothérapie et l’aromathérapie. Comment ces pratiques s’intègrent-elles dans les soins ? Soignent-elles vraiment les différentes maladies ?
La phytothérapie (l’utilisation des plantes médicinales) et l’aromathérapie (l’utilisation des huiles essentielles) s’intègrent de manière complémentaire aux soins classiques. Elles ne remplacent pas un traitement médical en cas de pathologie grave, mais elles peuvent être très efficaces pour prévenir, accompagner ou soulager de nombreux troubles courants : stress, troubles digestifs, sommeil, douleurs articulaires, infections légères, déséquilibres hormonaux, etc.
Par exemple, certaines plantes comme le curcuma ou la valériane ont des effets reconnus scientifiquement, et des huiles essentielles comme celle de tea tree ou de lavande vraie sont validées pour leurs propriétés antibactériennes ou relaxantes et cicatrisantes.
Ces approches naturelles reposent sur des principes actifs puissants, utilisés avec précaution, et elles sont d’autant plus efficaces lorsqu’elles s’intègrent dans une démarche globale de santé : alimentation, hygiène de vie, équilibre émotionnel.
En résumé, oui, la phytothérapie et l’aromathérapie peuvent réellement contribuer à soigner ou améliorer l’état de santé, à condition d’être bien utilisées, encadrées, et intégrées intelligemment dans un parcours de soin personnalisé.
Existe-t-il un conflit entre médecine conventionnelle et médecines naturelles ?
Je parlerais plutôt d’une méconnaissance. Beaucoup de professionnels de santé, notamment en France, préfèrent ne pas s’impliquer ou ignorent encore les apports des médecines complémentaires. Pourtant, elles pourraient jouer un rôle précieux dans la prévention et le bien-être global du patient
Les médecines naturelles sont souvent mal comprises. Comment réagissez- vous face à ces critiques ?
Je pense qu’elles sont avant tout mal connues, y compris par certains professionnels de santé. Il y a encore en France une certaine réticence à considérer ces approches comme sérieuses. C’est pour cela que je m’engage aussi dans la pédagogie, la formation et la vulgarisation.
Est-ce qu’il existe des recherches sérieuses sur les médecines naturelles ?
Oui, de plus en plus. Les études sur les huiles essentielles restent limitées en nombre mais certaines sont rigoureuses et confirment leur efficacité. En revanche, la phytothérapie dispose déjà d’un corpus scientifique important, notamment en Europe.
Dans quels cas les médecines naturelles sont-elles particulièrement efficaces ?
Ce que l’on appelle efficace est qu’à partir du moment où vous utiliser 1,2, 3 4 ou 5 huiles essentielles en même temps, vous devez dans les 15 minutes avoir une amélioration des symptômes. Pour la bronchite, la toux, les pathologies ORL, rhumatismales, le stress, les angoisses, la nausée, le hoquet peuvent être rapidement guéries grâce aux huiles essentielles.
Sont-elles adaptées à tous les publics, y compris les enfants, les femmes enceintes, ou les personnes âgées ?
Les huiles essentielles sont très efficaces, mais doivent être utilisées avec précaution. Chez les adultes en bonne santé, il n’y a généralement pas de risque si les produits sont bien choisis. Pour les femmes enceintes, seules certaines huiles en diffusion peuvent être proposées. Chez les enfants, on peut commencer dès 3 ans, mais tout dépend de l’huile, de l’âge et de la posologie. Quant aux personnes âgées, oui mais tout dépend de leur état de santé général.
Quels sont les risques de l’utilisation des huiles essentielles à titre personnel sans être encadré et sans notice ?
Les risques sont de possible importantes irritations cutanées, de surdosage et d’agresser le foie, de développer une toxicité lié çà une mauvaise utilisation des huiles essentielles.
Quelles sont les erreurs fréquentes dans l’utilisation des médecines naturelles ?
L’erreur la plus courante est de croire qu’un produit naturel est sans danger. Ce n’est pas parce que c’est une plante qu’il n’y a pas d’effets secondaires. Beaucoup de gens s’auto-médicamentent ou suivent des conseils de personnes peu formées, ce qui peut être risqué.
Vous êtes aussi formatrice et auteure. Est-ce pour élargir votre spectre d’action dans ces thérapies ?
Je suis aussi passionnée et intéressée d’animer des conférences, que de proposer des formations, que d’écrire des livres.
Quels conseils donneriez-vous à ceux qui souhaitent se former dans ce domaine ?
Ayez confiance dans le potentiel immense des plantes et des huiles essentielles. Leur efficacité peut être immédiate si elles sont bien utilisées. Mais formez-vous sérieusement : c’est un domaine passionnant, mais complexe.
Quel regard portez-vous sur l’avenir des médecines naturelles ?
Je suis optimiste. De plus en plus de personnes se tournent vers des approches plus douces, plus naturelles. Et les résultats sont là : on peut soulager, voire guérir certaines pathologies sans effets secondaires, à condition d’être bien accompagné.
Dans votre livre « Rester jeune longtemps grâce à des méthodes naturelles », vous parlez du vieillissement. Vieillir en bonne santé est-il possible ?
Oui, c’est possible. Cela demande un environnement serein, une alimentation saine (5 fruits et légumes par jour), du mouvement, du lien social et de la bienveillance autour de soi. Vieillir en bonne santé, c’est un équilibre de vie chaleureux et serein avant tout.
Et votre mission, actuelle ?
Je continue à animer des formations sur les huiles essentielles, notamment pour les pharmaciens. C’est essentiel pour faire évoluer les pratiques de terrain et renforcer la confiance entre patients et professionnels.
Un dernier conseil pour ceux qui souhaitent se tourner vers les médecines naturelles ?
Faites-vous accompagner, soyez curieux, mais exigeants. Les plantes et les huiles essentielles sont de formidables alliées, à condition de les utiliser avec respect et discernement. Et surtout, n’oubliez pas que la nature nous propose des solutions puissantes, souvent très rapides, notamment dans les troubles articulaires, respiratoires ou nerveux.
Mots clés : médecine ; santé ; naturelle ; plantes ; Maryline Hourlier ; phytothérapie, aromathérapie, nutrition, chronobiologie