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Examens scolaires : former les soignants pour mieux gérer le stress des candidats

Edité par : Chabane BOUARISSA | Journaliste
15 mai 2025

À l’approche des examens nationaux de fin d’année, le ministère de la Santé a organisé, mercredi à Alger, une journée de formation dédiée aux professionnels de la santé scolaire. L’objectif : renforcer leurs compétences pour mieux intervenir face aux situations de stress aigu et d’urgences médicales fréquentes durant les épreuves du Baccalauréat (BAC) et du Brevet d’Enseignement Moyen (BEM).

Une formation stratégique organisée par le ministère de la Santé

Destinée aux médecins généralistes, aux psychologues et aux agents de santé scolaire, cette initiative vise à garantir une meilleure prise en charge des élèves, souvent confrontés à une forte pression psychologique. En période d’examen, les candidats sont vulnérables et peuvent présenter divers troubles, allant du simple malaise à la crise de panique, en passant par des symptômes physiques alarmants.

Selon le Pr Yacine Ayadi, spécialiste en réanimation au CHU Mustapha-Pacha d’Alger, cette formation porte sur deux axes essentiels : la gestion des urgences physiques (telles que les syncopes, les palpitations, les troubles respiratoires ou les crises d’asthme), et le soutien psychologique des élèves en situation de stress intense. Ces manifestations cliniques, bien que parfois bénignes, nécessitent une réaction rapide et adaptée pour éviter l’aggravation ou l’évacuation de l’élève.

Depuis le lancement de ce programme de formation en 2021, les résultats sont encourageants. « Nous avons observé une baisse significative du nombre d’élèves évacués pendant les épreuves, grâce à une meilleure anticipation et une réponse plus efficace sur place », affirme le Pr Ayadi.

La formation aborde également un aspect souvent négligé : la prévention par l’alimentation et l’hygiène de vie. En période d’examen, certains élèves adoptent des comportements alimentaires inadaptés, comme la consommation excessive de caféine ou d’aliments gras, pouvant entraîner des troubles digestifs, de l’agitation ou de la somnolence. « Il est conseillé de privilégier une alimentation légère, équilibrée, et de bien s’hydrater. Ces gestes simples ont un impact direct sur la concentration et la performance cognitive », rappelle le Pr Ayadi.

Mme Sabah Abada, responsable du programme national de santé scolaire au ministère de la Santé, a souligné l’importance de la posture des soignants face aux situations de détresse émotionnelle. Loin d’être de simples observateurs, les médecins et psychologues scolaires doivent pouvoir reconnaître les signes précoces de panique, d’angoisse ou de blocage mental, et intervenir de manière rassurante et structurée.

« Beaucoup d’élèves, sous pression, perdent leurs moyens et sont incapables de mobiliser leurs connaissances, même s’ils ont bien révisé », explique-t-elle. Il s’agit alors de réinstaurer un climat de confiance, de calmer les réactions physiologiques liées au stress, et de permettre au candidat de reprendre le contrôle de la situation.

Au-delà de la réponse à l’urgence, cette journée de formation s’inscrit dans une stratégie plus large : favoriser l’égalité des chances lors des examens, en assurant à chaque élève un encadrement médical et psychologique adéquat, quel que soit son centre d’examen.

En formant les équipes de santé scolaire à ces situations spécifiques, le ministère de la Santé entend réduire le nombre d’abandons, prévenir les complications médicales, et contribuer à une meilleure réussite scolaire, dans un climat serein et sécurisé.

Mots clés : examen ; santé ; candidat ; stress ; médical ; psychologique ; alimentation ;