La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a organisé, ce lundi, une journée d’étude consacrée à la gestion des urgences médico-légales. Organisé en collaboration avec le Service de médecine légale du Centre hospitalo-universitaire (CHU) Mustapha Pacha, cet événement a rassemblé experts, médecins légistes et responsables sécuritaires pour partager les avancées, défis et perspectives dans ce domaine crucial pour la justice et la sécurité publiques.
Une rencontre stratégique au cœur des enjeux médico-légaux
L’objectif principal était de mettre en lumière l’importance du rôle médico-légal dans le traitement rapide des affaires pénales, en particulier dans un contexte où les formes de criminalité se complexifient et se diversifient.
Le rôle fondamental des urgences médico-légales dans le processus judiciaire
Dans son allocution d’ouverture, le contrôleur général de police Salma Madi, directrice de la Santé, de l’Action sociale et des Activités sportives à la DGSN, a insisté sur l’importance stratégique des urgences médico-légales. Selon elle, ces structures jouent un rôle déterminant pour consolider les dossiers judiciaires, en apportant des expertises médicales, des analyses précises et des preuves scientifiques fiables. Ces éléments techniques permettent d’éclairer les magistrats et de renforcer la qualité des enquêtes criminelles.
Elle a souligné que l’amélioration continue de la gestion des urgences médico-légales est essentielle pour garantir une justice équitable et rapide, notamment dans les affaires sensibles impliquant des violences graves ou des décès suspects.
Adapter les dispositifs face à l’évolution des menaces criminelles
La directrice a également rappelé que la nature des crimes évolue rapidement, en particulier avec l’essor du trafic de drogue et d’autres formes de criminalité organisée. Dans ce contexte, les urgences médico-légales doivent être en mesure de répondre efficacement aux nouveaux types de blessures, d’empoisonnements ou de traumatismes. Il est donc indispensable de renforcer la formation continue des médecins légistes et de moderniser les équipements d’analyse.
Cette adaptation permanente est indispensable pour permettre aux autorités judiciaires et policières de disposer de preuves scientifiques irréfutables dans les plus brefs délais.
L’Algérie, un modèle continental en matière de médecine légale

Intervenant à son tour, le professeur Rachid Belhadj, chef du service de médecine légale au CHU Mustapha Pacha, a salué l’expérience algérienne, qu’il a qualifiée d’”unique sur le continent africain”. Selon lui, l’Algérie dispose d’une expertise médico-légale solide, fruit d’un travail de plusieurs décennies dans la formation et la structuration des services médico-légaux.
Il a appelé à renforcer cette dynamique en créant des unités d’urgences médico-légales dans chaque wilaya du pays. Cette généralisation permettrait d’assurer une intervention rapide sur tout le territoire national, garantissant une prise en charge médico-légale de qualité, quel que soit le lieu du crime ou de l’incident.
Honorer la mémoire du pionnier de la médecine légale en Algérie
Cette journée d’étude a également été l’occasion de rendre hommage au défunt professeur Mehdi Youcef, reconnu comme le père fondateur de la médecine légale en Algérie. Visionnaire et formateur infatigable, il a marqué plusieurs générations de médecins légistes par son savoir, son exigence scientifique et son engagement au service de la justice.
Son héritage continue aujourd’hui d’inspirer les praticiens et les institutions, et son apport reste un pilier fondamental du développement de la médecine légale algérienne.
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