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Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme: promouvoir la neurodiversité au service d’un avenir durable

Edité par : Bouarissa Chabane | Journaliste
3 avril 2025

Depuis que l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 2 avril Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme en 2007 (résolution A/RES/62/139), l’ONU s’engage à garantir la pleine jouissance des droits humains et des libertés fondamentales pour les personnes autistes. Ces efforts visent à assurer leur participation équitable à la société, sans discrimination ni marginalisation.

Au fil des années, le mouvement mondial autour de l’autisme a évolué : de la simple sensibilisation à l’acceptation, l’inclusion et l’appréciation, en mettant en lumière les contributions essentielles des personnes autistes à la vie sociale, culturelle, scientifique et économique.

En 2025, la Journée a été célébrée sous un thème ambitieux : ‘’Promouvoir la neurodiversité et les objectifs de développement durable (ODD)’’. Cette thématique souligne l’importance d’une approche inclusive dans la mise en œuvre des ODD, en valorisant le potentiel et les apports uniques des personnes autistes.

L’objectif est de montrer comment des politiques inclusives et respectueuses de la neurodiversité peuvent simultanément améliorer la vie des personnes autistes et contribuer activement à la réalisation d’un avenir durable pour tous.

La neurodiversité est un terme qui désigne la diversité des fonctionnements neurologiques au sein de la population humaine. Il repose sur l’idée que les différences cognitives, telles que l’autisme, le TDAH, la dyslexie ou le trouble du langage, ne sont pas des maladies à guérir, mais des variations naturelles du cerveau humain.

Ce concept a été popularisé dans les années 1990 par Judy Singer, une sociologue autiste, qui souhaitait que la société reconnaisse que les cerveaux “neuroatypiques” ont autant de valeur que les cerveaux dits “neurotypiques”.

La Journée mondiale de 2025 vise à renforcer le dialogue intersectoriel et à renouveler les efforts mondiaux pour éliminer les obstacles qui freinent encore l’épanouissement des personnes autistes. En valorisant la neurodiversité comme richesse humaine, elle appelle à des politiques fondées sur l’égalité des chances, l’acceptation, et l’éducation inclusive.

En reconnaissant les contributions significatives des personnes autistes, cette initiative mondiale réaffirme que l’inclusion n’est pas seulement un droit fondamental, mais aussi un levier essentiel de développement durable.

Avec une prévalence moyenne mondiale estimée à 1 %, plus de 400 000 Algériens pourraient aujourd’hui être concernés. Ce chiffre ne cesse d’augmenter, notamment du fait de la croissance démographique, faisant de l’autisme un véritable problème de santé publique en Algérie.

Le système de soins algérien est confronté à des ressources limitées, à une répartition inégale des services sur le territoire, et à un manque de professionnels formés. Quelques centres spécialisés proposent des approches conformes aux standards internationaux, mais ils sont largement débordés par la demande.

  • La formation aux outils de diagnostic et aux méthodes de prise en charge n’est pas encore intégrée dans les cursus universitaires.
  • Le nombre de thérapeutes qualifiés reste insuffisant.
  • De nombreux enfants ne bénéficient ni d’un diagnostic fiable, ni d’une prise en charge adaptée, ce qui aggrave leur situation et augmente le risque de troubles associés.

Ce manque de prise en charge engendre une exclusion scolaire, des troubles psychiatriques secondaires et une souffrance familiale croissante, ce qui a poussé les autorités sanitaires, sociales et éducatives à faire de l’autisme une priorité nationale.

Dans cette optique, le projet Autisme PROFAS C+ a été lancé pour soutenir le ministère de la Santé algérien dans sa réponse à l’autisme, à travers trois objectifs majeurs :

  • Améliorer le dépistage et le diagnostic
  • Renforcer l’accompagnement des personnes autistes et de leurs familles
  • Définir un cadre réglementaire clair et structurant

En janvier 2020, une mission d’expertise menée par Saïd Acef et Ghislain Magerotte a permis de dresser un état des lieux complet des pratiques médico-psychologiques, sociales et éducatives, servant de base à la mise en œuvre d’actions concrètes.

Mots clés : autisme ; cerveau ; santé ; diagnostic ; Algérie ; OMS ;