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5e congrès de biologie praticienne (ALAM) : Une réflexion sur l’avenir de la biologie clinique et de l’innovation technologique…

Edité par : Safa Kaouther BOUARRISSA | Journaliste
16 février 2025

En marge du 5e congrès de Biologie Praticienne et de la 10e journée de la Fédération Internationale Francophone de Biologie Clinique et de Médecine de Laboratoire (FIFBCML), qui se déroule du 14 au 16 février 2025 à l’Hôtel Sheraton d’Annaba, Dr Abdelhalim Chachou, président de l’Association des Laboratoires Algériens de Biologie Médicale (ALAM), a tenu une conférence de presse. Il a abordé les enjeux actuels du secteur de la biologie médicale et présenté les dernières avancées scientifiques.

Cette 5eme rencontre s’inscrit dans le cadre de la formation continue, essentielle pour nous, médecins spécialistes et biologistes. Il est impensable de poursuivre notre parcours professionnel sans actualiser constamment nos connaissances et échanger avec nos pairs. Comme vous le savez, la formation est indispensable pour tout praticien de santé, et elle constitue un pilier de notre spécialité. Nous sommes ravis de cette rencontre, qui a réuni un large public, tant algérien qu’international. Elle a permis des échanges riches et constructifs, où nous avons partagé nos points de vue et nos expériences.

Le président de l’Association des Laboratoires Algériens de Biologie Médicale (ALAM) a souligné l’importance de ce programme scientifique, conçu pour renforcer les compétences des professionnels de la biologie clinique. Cette édition du congrès se concentre sur plusieurs axes stratégiques, avec une attention particulière portée aux nouvelles technologies. Parmi les domaines clés figurent la bio-ingénierie, l’oncogénétique, la bio-moléculaire et la génétique, des secteurs en constante évolution qui offrent des perspectives innovantes pour mieux comprendre et traiter les pathologies modernes.

Le programme met également l’accent sur la formation continue, essentielle pour combler les lacunes et améliorer l’expertise des praticiens. Face aux évolutions rapides du secteur de la biologie médicale, il est crucial de s’adapter aux défis technologiques tout en maintenant des standards élevés de qualité pour les diagnostics.

Dr Chachou a rappelé que les progrès dans le domaine de la bio-ingénierie, notamment dans les équipements et les dispositifs médicaux, permettent aujourd’hui une précision accrue dans les diagnostics biologiques. Ces innovations sont cruciales pour la gestion des pathologies complexes telles que le cancer, qui bénéficie de la révolution de l’oncogénétique et des tests génétiques. Ces technologies offrent de nouvelles perspectives de traitements personnalisés et de prévention des maladies graves.

Un autre point abordé lors de la conférence a été l’évolution de l’équipement et des réactifs de laboratoire, qui sont essentiels pour garantir des résultats fiables et de qualité. « La biologie clinique connaît des avancées matérielles chaque année, mais des défis subsistent, notamment en matière d’approvisionnement. Les réactifs, notamment ceux utilisés pour les tests spécifiques et les analyses de génétique, prennent parfois beaucoup de temps pour arriver dans les laboratoires, ce qui impacte la réactivité et l’efficacité des diagnostics », précise l’orateur.

Le manque de réactifs et les délais d’importation sont des préoccupations majeures. Les acteurs du secteur appellent à une meilleure gestion des stocks et à la mise en place de solutions logistiques plus efficaces pour pallier ces lacunes. Dr Chachou a insisté sur l’importance d’avoir une régulation claire et adaptée à ces enjeux.

L’intelligence artificielle (IA) représente une véritable opportunité pour les médecins biologistes de moderniser et d’améliorer leurs pratiques. Elle transforme la biologie médicale en permettant des diagnostics plus rapides et plus précis, tout en facilitant la personnalisation des traitements. En traitant de vastes quantités de données génétiques, cliniques et biologiques, l’IA aide à détecter des anomalies subtiles et à cibler des thérapies adaptées, notamment dans le domaine de l’oncologie. Elle permet aussi d’automatiser les tâches répétitives, libérant ainsi du temps pour les biologistes, qui peuvent se concentrer davantage sur l’interprétation des résultats. Bien que des défis persistent, tels que la confidentialité des données et l’intégration dans les pratiques cliniques, le potentiel de l’IA pour améliorer la qualité des soins et l’efficacité des médecins biologistes est considérable.

L’ALAM, membre fondateur de la Fédération Internationale Francophone de Biologie Clinique et de Médecine de Laboratoire (FIFBCML), joue un rôle clé dans le développement du secteur en Algérie. En tant qu’un des cinq pays fondateurs de la fédération, l’Algérie bénéficie d’un réseau d’échanges et de partenariats avec d’autres pays membres. Ces échanges permettent de partager des savoirs, des pratiques et des expertises. Ainsi, des médecins et biologistes algériens partent régulièrement dans des pays membres pour enrichir leurs connaissances et, à leur tour, l’Algérie reçoit de l’expertise internationale, comme ce fut récemment le cas avec une mission d’experts libanais.

« L’ALAM s’engage à promouvoir la formation continue des biologistes, un aspect primordial pour garantir une prise en charge optimale des patients. Le biologiste n’est pas seulement un technicien qui rend des résultats : il est un acteur clé du processus de diagnostic. Il veille sur l’ensemble du processus, de la préparation des échantillons à la vérification des résultats. Cette approche garantit la fiabilité des analyses, essentielles pour les médecins afin d’établir un diagnostic précis.

Lors de la conférence, Dr Chachou a également soulevé un point important concernant la réglementation du secteur de la biologie clinique en Algérie. Selon lui, il est crucial de revoir les réglementations actuelles pour qu’elles soient en adéquation avec les avancées technologiques et scientifiques du domaine. Les progrès dans la biologie clinique nécessitent des adaptations législatives afin de garantir la conformité aux normes internationales tout en optimisant la gestion du secteur.

Lors de la conférence de presse, le président de l’Association des Laboratoires Algériens de Biologie Médicale (ALAM) a soulevé un point crucial concernant l’exercice de la biologie médicale en Algérie. Selon lui, cette profession fait face à une concurrence déloyale en raison de l’implication d’intervenants étrangers et d’une régulation insuffisante. Il a précisé que l’exercice de la biologie médicale souffre actuellement d’un manque de contrôle et de lois adaptées, entraînant une situation anarchique. En effet, des individus non diplômés dans ce domaine bénéficient d’autorisations d’exercice, une situation alarmante selon l’ALAM.

Notons qu’auparavant, le président avait également critiqué la réglementation en place, notamment le décret de 2003 et l’arrêté de 2008 qui autorisent des médecins hématologistes cliniciens à exercer la biologie médicale, ce qui, selon lui, est un non-sens.

Dans l’immédiat, l’ALAM propose deux actions urgentes pour pallier cette situation : renforcer le rôle moral et éthique du Conseil de l’Ordre des médecins et encourager les associations d’usagers à réagir pour protéger la profession et informer le public.

Le 5ème congrès de Biologie Praticienne et la 10ème journée de la FIFBCML ont permis d’aborder des sujets cruciaux pour l’avenir de la biologie clinique. La mise en lumière des nouvelles technologies, de l’oncogénétique, des défis liés aux réactifs et à l’équipement, ainsi que l’importance de la formation continue, montre que le secteur est en pleine évolution. Les acteurs de la biologie clinique en Algérie, à travers l’ALAM, se positionnent comme des leaders dans la promotion de la science et du savoir-faire en Afrique et dans le monde francophone.

Mots clés : congrès ; ALAM ; biologie, clinicienne ; FIFBCML ; Annaba ; Chachou ;