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Pour une prise en charge pluridisciplinaire des patients atteints de cancer : L’AIC organise la 3e journée de formation et de sensibilisation.

Edité par : Ourida Ait Ali | journaliste
13 juillet 2022

L’association des infirmiers en cancérologie (l’AIS) du Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) a organisé, le 2 juillet 2022, la troisième journée de formation et de sensibilisation sur les cancers de l’enfant et de l’adulte à l’hôtel El Marsa de Sidi Fredj.

Ayant pour thème «  Accompagnement des patients dans leur parcours thérapeutique », le déroulement de cette rencontre s’est décliné en deux volets, communications scientifiques et activités en ateliers et synthèse finale.

Par ailleurs, cette rencontre se voulait aussi ludique que conviviale pour déstresser patients et parents face à la terrible maladie. C’est ainsi, que les chérubins se sont adonnés à divers jeux, ont profité des joies de la piscine mis à leur disposition, ont bénéficié de séances de yoga et du rire, et enfin, sont repartis chez eux avec des cadeaux et le cœur léger. Concernant, plus précisément, les ateliers mis en place comme par exemple celui cancer du sein, il s’agissait, d’une part, d’expliquer, avec des démonstrations, ‘’l’autopalpation des seins’’ à la recherche d’une anomalie. Cette dernière reste un élément fondamental de dépistage de ce cancer. D’autre part, procéder à l’éducation thérapeutique au bénéfice des patientes en rémission.

 

Melle Souhila Lakehal, secrétaire générale de l’association des infirmiers en cancérologie.

« Le métier d’infirmier en cancérologie se veut un sacerdoce »

Toujours souriante et disponible, une fois rencontrée au CPMC, à l’accueil, pour orienter patients et visiteurs, avec plein d’empathie, et ce, malgré la pression qui y règne de par le nombre de consultants. Responsable de la gestion interne des patients, particulièrement leurs dossiers médicaux, parmi des centaines. elle gère avec brio, Une telle organisation, un tel comportement sont des exemples à suivre.

Parallèlement à ses activités purement professionnelles, Souhila Lakehal est engagée dans le mouvement associatif puisqu’elle est secrétaire générale de l’AIC depuis 2014.

Enfin, elle aura ce mot qui exprime que le métier d’infirmier se veut « un sacerdoce et pour le pratiquer, donc, il importe d’avoir la volonté bien chevillée au corps », dira-t-elle.

 

Mr Tamourt Hacene, vice-président et porte-parole de l’association des infirmiers en cancérologie (AIC)

« Optimiser la relation entre soignants/patients »

Dans son intervention, Mr Hacene Tamourt  a expliqué que l’AIC est une association à caractère scientifique dont la vocation, en premier lieu, est la mise à niveau et le recyclage du personnel paramédical en l’occurrence les infirmiers en cancérologie.

Notre interlocuteur a bien précisé que son association, la première dans cette spécialité, active depuis 08 ans. Il a ajouté, également, qu’au-delà de la pratique du métier en soi, la relation humaine est privilégiée.

En effet, Mr Hacene Tamourt a montré que le but de l’AIC est d’optimiser la relation entre soignants/patients et inciter l’infirmier, avant tout, à appliquer au mieux les traitements prescrits. Même si parfois, la rigueur dans la prise en charge peut paraître sévère par moments, le but recherché étant, bien entendu, l’intérêt du patient.

C’est d’ailleurs et dans ce cadre, que l’association organise des sorties aérées avec les patients et leur famille telles que celle organisée le 2 juillet 2022, a ajouté Mr Hacene Tamourt. Ce type de rencontre a un double avantage, a dit le vice président de l’AIC, à savoir, déstresser parents et enfants en rémission dans une atmosphère très conviviale.

Ainsi, au programme de ce jour, nous avons prévu des travaux manuels, du coloriage, du dessin, des jeux d’échecs, de l’activité physique, comme par exemple la natation. En guise de conclusion de cette journée, des cadeaux seront distribués aux patients adultes et enfants, a fait savoir Mr Hacene Tamourt.

 

Cylia Sakina Lateb, biologiste nutritionniste et journaliste scientifique

« Une alimentation saine, un rempart contre les maladies métaboliques dont le cancer »

Cylia Sakina Lateb a présenté une communication intitulée: « La prise en charge nutritionnelle des patients atteints de cancer ». Elle a expliqué, aussi, le rôle de l’alimentation préventive et de l’hygiène de vie dans la prévention des cancers et des  maladies métaboliques. Ainsi,

  • L’importance du lait maternel

La biologiste  a expliqué qu’une alimentation saine dès la naissance est un rempart contre les maladies non transmissibles. Elle a rappelé d’emblée l’importance de l’allaitement maternel exclusif durant les 6 premiers mois.

D’un point de vue prophylactique, le lait maternel, notamment, dont une de ses composantes à savoir le colostrum, représente la première prévention anti cancer chez l’enfant. En effet, le colostrum est riche en bonnes bactéries et va contribuer à la formation de la flore intestinale chez le nouveau-né. Ce micro-biote est la première défense immunitaire qui va protéger l’enfant et l’adulte qu’il sera plus tard, des pathogènes (bactéries, virus, parasites et champignons).

En outre, l’intervenante a précisé que le microbiote est renforcé avec la consommation de probiotiques présents dans le lait,  toute en en mentionnant que ces derniers, se nourrissent de prébiotiques retrouvés dans l’ail, l’oignon, le chou, les céréales complètes…. Elle a fait savoir que les fruits et légumes, riches en antioxydants, vit C, E et A, sont aussi un très bon rempart contre le cancer.

Par ailleurs, et s’agissant des causes du cancer, la biologiste a rappelé que les radicaux libres et le stress oxydatif figurent parmi les facteurs responsables du développement du cancer. D’où ses recommandations d’avoir une assiette composée de 50 % de fruits et légumes et de 25 % de protéines et les 25 % restants de de céréales.

  • Nutrition chez les personnes atteintes de cancers

En cas de cancer, la biologiste a conseillé aux patients une alimentation enrichie en fruits et légumes (8 fruits et légumes par jour au lieu de 5) et a recommandé de limiter la consommation de sucres raffinés (gâteaux, pâtisseries, pain blanc,…) et graisses saturées (beurre, lait entier, fromages gras,…).

Pour les patients ayant perdu l’appétit, elle a suggéré de fractionner les repas et de faire des collations. Elle a, par ailleurs, déconseillé la pratique du jeûne et le recours aux compléments alimentaires sans avis médical.

Enfin, la nutritionniste a insisté sur la pratique d’une activité physique régulière qui permet d’éviter le surpoids et l’obésité, en rappelant que la surcharge pondérale fait partie des facteurs de risques des maladies métaboliques.

 

Dr Najdet Mahchouche, onco-pédiatre au CPMC Alger

 

 

« Les cancers de l’enfant sont moins fréquents que ceux de l’adulte »

Il y a une grande différence entre les cancers de l’enfant et celui de l’adulte, a énoncé le Dr Nadjet Mahchouche.

D’abord sur le plan épidémiologique, le cancer de l’enfant est sporadique, et moins fréquent que celui de l’adulte. Sur le plan étiologique, si le cancer de l’adulte est engendré par des facteurs environnementaux dans les 90% des cas, ses causes ne sont pas connues à l’heure actuelle, avec précision, chez l’enfant.

Sur le plan symptomatique, l’onco-pediatre fera savoir que cette pathologie est sans symptômes. Néanmoins, dit-t-elle, certains signes doivent alerter les parents, comme par exemple, les douleurs, les maux de tête, survenant d’une façon intermittente et sur lesquelles le traitement antalgique n’a aucun effet, d’où la nécessité de consulter. Car souvent, qu’on ne pense pas au cancer de l’enfant qui est d’évolution rapide.

Par ailleurs, l’onco-pediatre  a cité, également, d’autres signes qui sont spécifiques tels que la tâche blanche dans l’œil signe d’un rétinoblastome, ou une masse dans une partie du corps de son enfant lorsqu’elle lui fait sa toilette.

  • Prise en charge et traitement

Le cancer de l’enfant est guérissable à 100% surtout s’il est diagnostiqué précocement. La spécialiste a fait savoir que les traitements ne diffèrent pas par rapport à ceux du cancer de l’adulte, il s’agit bien de la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie. En outre les thérapies ciblées ne peuvent être autorisées puisque l’enfant n’est pas soumis aux essais cliniques, telles sont les précisions apportées par la conférencières.

 

Mr Mohamed Saifour, psychologue clinicien au CPMC

« Un cancer dans la famille peut chambouler à la fois le patients et son entourage »

La prise en charge psychologique est d’un  apport incontournable pour le patient atteint de cancer ainsi que pour sa famille a fait remarquer Mr Mohamed Saifour. En effet, Il faut dire que l’annonce de cette maladie bouleverse l’équilibre du patient et de tout son entourage, et ce déséquilibre peut générer des moments de dépression, a dit le psychologue.

Aussi, fait-t-il savoir, généralement, dès l’annonce du diagnostic le psychologue accompagne le patient durant tout son parcours thérapeutique qui peut par moment s’avérer difficile : chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie.

  • L’importance d’entourer le patient

Nous organisons des rencontres de groupe de paroles entre soignants et patients, car il est très important d’être autour du patient et de sa famille. Et ceci, dans le but d’apporter un réconfort et d’expliquer que le cancer n’est pas synonyme de mort, a expliqué Mr Mohamed Saifour.

Par ailleurs, dit notre interlocuteur, on reçoit aussi le patient en consultation individuelle,  car chaque malade est différent avec des états émotionnels particuliers  pour une analyse approfondie.

 

Benaziz Meriem Amira Kinésithérapeute au CHU Mustapha Bacha (Alger)

 

« La kinésithérapie fait partie intégrante du traitement post- mastectomie »

Benaziz Meriem Amira évoque l’importance de la kinésithérapie dans la prise en charge du lymphœdème, ‘’accumulation anormale de la lymphe dans les tissus, qui forme une enflure assez fréquente dans des parties du corps où les ganglions lymphatiques ont été retirés’’. Aussi, pour que le bras ne souffre pas de raideur, les massages et les exercices à ce niveau sont nécessaires.

En outre, Mme Benaziz a expliqué que le bras peut-être sensible à des infections aussi, il importe alors qu’il soit réhydraté, néanmoins, la consultation d’un spécialiste est obligatoire en cas d’infection. Enfin, la kinésithérapeute ajoutera que les bas de contention ne peuvent être utilisés qu’après un drainage lymphatique et un bandage pendant 45 ans jours.

 

Nadia Ouamrane, le yoga du rire en milieu oncologique

 

« Le rire attenue la douleur en stimulant la sécrétion d’endorphines »

Il existe plusieurs types de yoga et chacun possède une spécificité propre, a rappellé d’emblée Mme Nadia Ouamrane. L’intervenante qui a animé un atelier sur le yoga a précisé  que le yoga en général est une discipline spirituelle qui va libérer l’esprit des contraintes du corps par la maitrise des mouvements et du souffle.

De ce fait, dit-t-elle, il est très important de maitriser son souffle car notre façon de respirer va contribuer à diminuer l’intensité de nos angoisses par l’élimination des toxines. En outre, fera –t-elle remarquer, cette discipline apporte des bienfaits physiques et certaines postures assouplissent les muscles en les renforçant.

« Le yoga du rire en milieu oncologique » est l’intitulé de son atelier. Une méthode thérapeutique de support déjà développée dès les années 60 dans le monde, et  a donné de bons résultats. En effet, le rire attenue la douleur en stimulant la sécrétion d’endorphines et booste le système immunitaire.

 

Institut Oncobella,

 

Centre dédié à l’accompagnement des personnes atteintes de cancer

Dans sa communication, le Dr Harouz présentera son institut ONCOBELLA qui est le premier centre en Algérie dédié à l’accompagnement, l’assistance et le conseil des patients atteints de cancer.

C’est un centre de bien être après le cancer, qui fait partie des soins de support. Il a été créé en fin novembre 2017 par le Dr F. Harouz-Tiah médecin spécialiste en épidémiologie avec une expérience de plus de 11 ans dans l’industrie pharmaceutique, et médecin qualifié en oncologie médicale à l’Institut Gustave Roussy à Paris XI.

’’Oncobella’’ permet d’assurer une prise en charge de qualité, en offrant dans un espace dédié pour le bien-être et le confort un accueil personnalisé en toute confidentialité et discrétion. L’institut prodigue, avec un sens de l’écoute, l’information, de l’inspiration et du conseil et assistance personnalisée.

Il propose, ainsi, des produits adaptés, tels que, les prothèses mammaires externes avec la lingerie adaptée, les prothèses capillaires, les foulards, bandeaux, bonnet, turbans et  des produits sélectionnés en fonction de leur apport dermo-cosmétique prouvé en oncologie.

Il apporte, également, de l’aide pour que la femme se réapproprie l’image positive de son corps donc de sa féminité, qu’elle garde confiance et estime de soi, de faire face au regard de l’autre, de poursuivre ses activités et reprendre un train de vie normal familial et professionnel pendant et après la maladie.

O.A.A.

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