Une Bonne Santé pour une Vie Meilleure

Manger des sardines plutôt que de la viande rouge pourrait sauver 750.000 vies par an en 2050.

Edité par : Yasmine Aiouazi | Journaliste
12 avril 2024

Remplacer la viande rouge par des petits poissons comme les sardines ou les anchois serait bon pour la santé et réduirait le nombre de décès dûs à des maladies liées à l’alimentation, selon une étude récemment publiée sur BMJ Global Health.

En effet, une étude récente, menée par des chercheurs australiens et japonais est publiée dans la revue scientifique BMJ Global Health ce mardi 9 avril. Elle suggère que remplacer la viande rouge par des petits poissons tels que le hareng, les sardines ou les anchois pourrait contribuer à prévenir les maladies liées à l’alimentation, comme les cardiopathies et le diabète.
Cette transition alimentaire pourrait avoir des effets bénéfiques sur l’environnement. Et ce, en sauvant potentiellement 750 000 vies par an d’ici 2050 et en aidant à lutter contre la crise climatique, selon une information relayée par The Guardian.

Il est important de ne pas diaboliser la consommation de viande rouge. Le bœuf, le veau, l’agneau, et autres, sont d’excellentes sources de fer, de vitamine B12, de zinc et de sélénium, des nutriments indispensables au bon fonctionnement de l’organisme.
Cependant, une surconsommation de viande rouge est clairement néfaste pour la santé. Des chercheurs de l’Institut national d’études environnementales du Japon et de l’Université de technologie du Queensland en Australie ont établi un lien entre la consommation de viande rouge et un risque accru de maladies liées à l’alimentation.

En juillet 2023, un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a souligné qu’au-delà de 300 à 500 grammes de viande rouge par semaine, le risque de développer un cancer colorectal, ou encore une maladie cardiovasculaire (hypertension artérielle, accident vasculaire cérébral, infarctus…) est significativement plus élevé.

Ces maladies, telles que les cardiopathies ischémiques, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète et le cancer colorectal, sont responsables de 44% des décès dans le monde.

Afin de réduire l’impact des maladies non transmissibles liées à l’alimentation sans compromettre la santé environnementale, les chercheurs mettent en garde sur la nécessité de limiter la consommation de viande rouge d’ici à 2050.

Des chercheurs japonais et australiens se sont très sérieusement penchés sur la question. Ils proposent trois alternatives intéressantes pour la santé – et surtout moins risquées sur le plan des cancers et des maladies cardiovasculaires : les harengs, les sardines et les anchois.
Ces petits poissons, également connus sous le nom de “poissons fourrages”, sont non seulement riches en éléments nutritifs, mais ils sont aussi respectueux de l’environnement, étant l’espèce de poissons la plus abondante dans les océans.


Selon des données provenant de plus de 130 pays, les produits de la mer contiennent des concentrations plus élevées de nutriments essentiels que les aliments d’origine animale terrestre, et ils peuvent aider à prévenir les maladies liées à l’alimentation. Par exemple, la consommation de poissons riches en oméga-3, calcium et vitamine B12 peut réduire les risques de maladies coronariennes causées par l’obstruction des vaisseaux sanguins due au mauvais cholestérol.

Des chercheurs estiment qu’au Royaume-Uni, remplacer 8% de la consommation de viande rouge par ce poisson pourrait prévenir 10% des décès par maladie cardiaque au cours des 26 prochaines années.

En plus de leurs bienfaits pour la santé, ces petits poissons ont une empreinte carbone plus faible que d’autres aliments d’origine animale. Par exemple, la production de viande rouge et de lait contribue à 55% des émissions de gaz à effet de serre, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en 2023. Malgré cela, la consommation de ces poissons reste faible. Les scientifiques expliquent cela en partie par le prix élevé du saumon, qui limite sa consommation, et par le fait que seulement 26% des poissons riches en nutriments sont consommés par les humains.
Le reste est transformé en farines et huiles de poisson, principalement utilisées pour l’élevage de poissons destinés à la consommation. Cependant, l’approvisionnement en poissons fourrages demeure limité, ce qui ne suffit pas actuellement à remplacer la consommation mondiale de viande rouge. Cette nouvelle étude met en avant la nécessité d’élaborer de nouvelles directives en matière de politique alimentaire afin de mieux tenir compte des valeurs nutritionnelles des poissons fourrages.

Y. A.