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Grande première à l’hôpital El Maham de Cherchell : Traitement chirurgical de la maladie de Parkinson par stimulation cérébrale profonde

Edité par : Chabane Bouarissa | Journaliste
3 décembre 2023

Cette impressionnante avancée a été effectuée par une équipe pluridisciplinaire des services de neurochirurgie du Pr Bouaita Kamel, du Pr Nouioua Sonia et de réanimation du Pr Boudera Salima et la jeune équipe des 3 disciplines Dr Zitouni, Dr Ramdane Cherif et Dr Bouamra…, grande première dans l’hôpital El Maham de Cherchell (wilaya de Tipaza). Cette intervention ouvre la voie à la réalisation de multiples actes chirurgicaux pour le traitement chirurgical de la maladie de Parkinson.

« la complexité de ces interventions réside dans le fait qu’elles soient réalisées sur des personnes éveillées, aux fins de pouvoir observer, en cours d’intervention, les réactions du patient et, partant, tester l’efficacité des appareils implantés dans son cerveau », dira le Pr. Kamel Bouaita, chef du service neurochirurgie de l’EHS de Cherchell.

Le spécialiste a souligné que le problème avec ce type d’interventions délicates « ne réside pas tant dans leur complexité, car nous avons les compétences pour ce faire, mais dans les moyens énormes et onéreux qu’elles nécessitent ».

Compétences et moyens

Notons qu’en plus du savoir-faire et des compétences de l’équipe médicale, la direction de l’établissement qui a accompagné l’équipe tout au long du processus, a permis de concrétiser ce premier exploit. Cet accompagnement comporte plusieurs volets essentiels : fourniture d’équipements et consommables adaptés à ce type de chirurgie pointue, complété par un programme de formation et de renforcement des compétences des équipes médicales et paramédicales.

Pour les spécialiste, « L’objectif de la stimulation cérébrale profonde est de tenter d’atténuer les tremblements, la raideur et les fluctuations on/off, ainsi que de diminuer les doses et la fréquence de prise de médicaments. Les dyskinésies induites par la médication seront diminuées. Cela contribue à améliorer la qualité de vie des patients »

Pour plus d’explications sur cette chirurgie, ‘’Ma Santé, Ma Vie’’, vous offre l’opportunité d’approfondir vos connaissances.  

Qu’est-ce que la stimulation cérébrale profonde ?

Cette chirurgie, reconnue depuis 1987, a pour but d’améliorer les symptômes et diminue souvent le besoin de prendre des médicaments. Elle ne guérit pas la maladie. 

La stimulation cérébrale profonde consiste à envoyer des impulsions électriques, à travers des électrodes, dans une zone précise du cerveau.

Une électrode est introduite de chaque côté du cerveau à la zone déterminée. Pour diverses raisons, il est possible d’intervenir que d’un seul côté du cerveau.

  • En général, la zone ciblée est le noyau sous-thalamique. 
  • D’autres noyaux tels que le Globus Palladus interne (GPI) ou le noyau thalamique ventral intermédiaire peuvent être utilisés.

Ces électrodes sont introduites dans le cerveau par chirurgie et sont ensuite connectées à un neurostimulateur qui sera placé sous la peau au niveau du thorax.

La stimulation modifie les influx nerveux du cerveau qui causent les symptômes de la maladie.

Est-ce qu’il y a des contre-indications ?

Une contre-indication est une condition qui rendra cette chirurgie impossible. 

Ainsi, la présence d’atrophie cérébrale étendue (atteinte au cerveau), d’une démence (trouble cognitif avec un impact sur le fonctionnement), d’une dépression majeure active, d’une maladie psychiatrique non contrôlée ou d’une condition médicale ne permettant pas une intervention chirurgicale par exemple, un trouble de la coagulation fera en sorte que la chirurgie ne sera pas tentée.

Quel est le candidat potentiel pour ce traitement ?

Le meilleur indice pour prédire l’efficacité de la chirurgie est la façon dont vous réagissez avec la médication dopaminergique. 

Si vous répondez bien aux traitements, mais que vous avez plusieurs périodes OFF (Période durant laquelle la médication n’a plus d’effet sur les symptômes. Survient généralement avant qu’une dose de médicament ait commencé à agir ou quand une dose antérieure perd de son efficacité.) Ou des dyskinésies (Mouvements involontaires : effets secondaires de la prise prolongée de substituts à la dopamine) invalidantes malgré de multiples ajustements de la médication, vous pourriez voir votre condition s’améliorer par la stimulation cérébrale profonde.

Toutefois, une évaluation multidisciplinaire doit être faite afin de s’assurer que les avantages de cette chirurgie seront plus nombreux que les risques

Suivi clinique en postopératoire…

La présence d’un neurostimulateur nécessite différents suivis médicaux.

  • Le/la neurologue vous rencontrera régulièrement pour ajuster votre médication ou la stimulation cérébrale afin d’optimiser votre réponse au traitement.
  • Le/la neurochirurgien(ne) s’assurera régulièrement du bon fonctionnement du neurostimulateur, de l’efficacité du traitement, de l’appareillage et des cicatrices.
  • Un engagement rigoureux de votre part est requis puisque des suivis réguliers avec l’équipe seront nécessaires pour assurer l’efficacité de votre neurostimulateur.
  • Les rendez-vous seront plus fréquents pendant la première année et s’échelonneront aux 6 à 12 mois par la suite, jusqu’à ce qu’une stabilité soit présente.

B.C.