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Ensemble contre la Jettomanie !

Edité par : Bouarissa Chaabane | journaliste
13 avril 2024

Le constat de la “jettomanie” chez l’homme moderne révèle un phénomène troublant. Ce terme cache une réalité que beaucoup préféreraient éviter : la tendance des individus à jeter les déchets par la fenêtre de leur véhicule en déplacement, ou à abandonner leurs détritus sur la voie publique même en présence de poubelles à proximité. Ont-ils conscience des conséquences de ces incivilités sur la santé publique et l’environnement ?

Ce comportement observé sur les routes se reflète également à l’échelle des agglomérations, où les fenêtres et balcons des maisons deviennent également des points de jets sauvages.

‘’Ma Santé, Ma Vie’’ a choisi de vous parler d’un problème bien réel ‘’Jettomanie’’, jet sauvage de déchets sur la voie publique, et de vous rappeler qu’il existe un remède simple pour lutter contre ce fléau : la poubelle !

Mouchoirs, prospectus, canettes de soda, sacs plastique, cartons, boîtes à pizza, restes de repas, mégots de cigarette, et bien d’autres encore. Parfois, c’était une couche que l’on parvenait à projeter habilement dans le caniveau, ou une bouteille en plastique qui s’en allait joyeusement valdinguer sur la chaussée. On la regardait s’éloigner dans le rétroviseur, avec mélancolie. Adieu, petit emballage superflu, au revoir, gentille boîte de pizza, petit paquet de cigarettes, et ainsi de suite. Tous ces déchets envahissants que l’on retrouve quotidiennement sur nos trottoirs, nos bords de route, nos plages ou nos parcs. Ainsi délesté, on se sentait plus léger.

Alors que certains ont définitivement banni l’idée de pollution de leur esprit, pour d’autres, jeter leurs déchets dans la nature est devenu un acte presque mécanique, un réflexe presque instinctif. Quoi de plus banal, pour certains, que de laisser tomber le bout encore fumant d’une cigarette par la fenêtre ouverte de leur véhicule ? Ce comportement incivique demeure malheureusement trop répandu.

La jettomanie semble toucher un grand nombre d’Algériens. Cette forme de maladie sociale se caractérise par un besoin irrépressible de propulser ses déchets par la fenêtre de sa voiture, de son domicile, de son bureau, de sa classe, …

Quatre  profils de ‘’jettomanes’’ :

  • ceux qui cachent bien leur jeu ;
  • les décomplexés ;
  • ceux qui se laissent déborder ;
  • ceux qui sont plein de regrets.

Parmi les raisons qui expliquent cet acte, il y a la nécessité de se débarrasser de ce qui nous encombre. Une bouteille d’eau, par exemple, n’a d’utilité que lorsqu’elle est pleine. Une fois vide, elle devient rapidement embarrassante et représente un objet dont il faut se décharger au plus vite. Malheureusement, les poubelles ne sont pas toujours à portée de main, et jeter son déchet par terre devient alors une solution de facilité.

À cela s’ajoute un phénomène de dédouanement de responsabilité : “Si les autres le font, ce n’est pas si grave que ça.” De toute façon, on se dit que les agents de propreté seront là pour nettoyer. Cette manière de penser alimente un cercle vicieux de la pollution, car plus un lieu est sale, moins les individus en prennent soin.

Les déchets ménagers englobent tous les résidus et détritus de notre vie quotidienne, que nous éliminons régulièrement parce qu’ils deviennent encombrants ou indésirables. Selon des spécialistes, entre 55 et 60% des déchets ménagers en Algérie sont entreposés dans des décharges sauvages.

L’abandon de déchets est causé par divers facteurs tels que l’incivisme, des dispositifs inadaptés, la dispersion par les animaux ou les phénomènes météorologiques. Ces déchets abandonnés ont des conséquences désastreuses pour la planète, rendant leur collecte, recyclage ou valorisation plus complexes.

Le chiffre de 450 années représente le temps nécessaire à la décomposition d’un sac plastique dans la nature, un délai dérisoire comparé aux près de 8000 ans requis pour qu’une simple pile se décompose. Chaque année, notre production de déchets augmente, alors que la planète ne peut pas les éliminer à la même vitesse.

Cette saturation entraîne déjà des conséquences graves, telles que la contamination des sols et des nappes phréatiques, les incendies, le développement de germes pathogènes, l’émergence de maladies, les risques d’épidémie et la disparition d’espèces animales.

La pollution est omniprésente autour de nous et se manifeste de manière évidente. Les déchets que nous jetons causent des dommages irréparables à nos paysages, entraînant insalubrité, pestilence, dénaturation, putréfaction et des odeurs nauséabondes. Ces effets négatifs sur la planète se répercutent également sur notre santé.

Les dépôts d’ordures ne représentent pas seulement une pollution “esthétique” du cadre de vie, mais sont surtout une source variée de maladies. Le paludisme, les intoxications alimentaires, la fièvre typhoïde, le choléra, et bien d’autres encore.

  • Impact sur la santé :

L’accumulation des déchets ménagers dans une ville, sur nos chemins et dans notre environnement, quelle qu’en soit la cause, nuit à la santé. Ces dépôts peuvent favoriser la prolifération de microbes, de parasites et d’autres vecteurs de maladies.

  • Dangers de la putréfaction :

De plus, la putréfaction entraîne des odeurs désagréables et des vapeurs irritantes susceptibles de provoquer des réactions allergiques voire des pneumonies. En effet, lors de la putréfaction, les déchets ménagers émettent des gaz toxiques tels que l’hydrogène sulfureux, le méthane et le dioxyde de carbone.

  • Risques liés à la prolifération d’organismes :

Cependant, le principal risque lié à l’accumulation des déchets est la prolifération de microbes, de parasites et d’animaux se nourrissant de ces déchets : salmonelles, mouches, moustiques, rats, souris. Tous ces organismes sont responsables de diverses parasitoses telles que le paludisme, les intoxications alimentaires, la fièvre typhoïde, le choléra et même la peste.

  • Conséquences sur la santé infantile :

Des études récentes ont révélé que les décharges étaient impliquées dans la survenue de malformations génétiques chez les enfants nés de parents résidant à moins de 3 kilomètres d’un site. Il est important de rappeler que selon l’OMS, chaque année, l’insalubrité de l’environnement entraîne la mort de 3 millions d’enfants dans le monde.

Face à ce constat préoccupant, nous pouvons encore agir… Plusieurs comportements “responsables” peuvent être adoptés comme par exemple :

  • Ne rien jeter par les fenêtres des véhicules, et cela même s’il ne s’agit “que” de déchets organiques comme des trognons d’un fruit,…
  • Si nous voulons arrêter de polluer nos paysages avec nos déchets par terre, il va sans dire que le meilleur moyen d’y parvenir reste d’adopter le réflexe de ‘’la poubelle’’. Elles sont faites pour récupérer vos déchets et ne sont jamais bien loin. Généralement, à quelques pas à peine.
  • Planter les bornes de propreté (poubelles publiques) dans les zones adéquates
  • Prendre un peu de temps et s’arrêter pour évacuer nos déchets dans les endroits réservés pour ça.
  • Si vous n’êtes pas en mesure de jeter votre déchet à la poubelle, conserver le dans votre sac ou dans votre poche. Vous l’oublierez rapidement et aurez tout le loisir de vous en démunir une fois chez vous.
  • Éviter les articles jetables. Acheter les produits en vrac au lieu des articles emballés individuellement ou en formats individuels.
  • Acheter des produits durables et des produits qui peuvent être rechargés, réparés ou remplis.
  • Ne pas jeter dans le dépôt dans les bornes de propreté (poubelles publiques) de tout déchet ne résultant pas d’une consommation sur la voie publique
  • Remettre en état de l’espace public (nettoyage, enlèvement des déchets) en cas de d’arrêt, que ce soit sur ou en dehors de la voie publique, dans une aire ou sur un site privé

N’oubliez pas que tous les déchets n’ont pas les mêmes caractéristiques. Certains d’entre eux sont d’ailleurs plus dangereux que d’autres. Il convient donc de ne pas les jeter n’importe comment.

  • la nécessité de sensibiliser les citoyens sur cette problématique

Pour d’autres,  les problèmes que posent les abandons de déchets doivent être abordés dans leur globalité, non seulement par des campagnes de prévention, mais aussi par l’application de sanctions.

B.C. 

Mots clés :

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