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Que faire en attendant les résultats des examens du BAC ?

Edité par : Chabane Bouarissa | Journaliste
11 juillet 2023
‘’Prendre son stress en patience’’

Les examens du BAC sont  officiellement terminés. Mais la dernière épreuve pour les 790.515 du BAC, les résultats, ne l’est pas encore. La période de stress vient de commencer. Même les personnes qui ne présentent pas de troubles ressentent parfois ces manifestations et émotions lors de situations stressantes. A cela, il faut forcément ajouter un autre paramètre, celui de la période d’été, synonyme de montée de chaleur et donc de stress

Comment ne pas succomber à l’anxiété en attendant les résultats, prévus le 20 juillet prochain pour les bacheliers ?

Certes, le stress de l’attente des résultats est quasi-inéluctable après un examen. Et il est inutile d’essayer de penser à autre chose : c’est tout bonnement impossible, et aucun collégien ou lycéen n’y arrive. En revanche, il est possible de “voir les choses sous un meilleur jour” et d’être “plus à l’aise avec l’incertitude”, disent les spécialistes.

Il existe cependant des techniques pour limiter et gérer le problème. Nous avons demandé à des spécialistes (psychologues, enseignants, coachs, parents et anciens candidats) de nous confier leurs astuces pour surmonter cette situation, et de nous expliquer à quel moment il convient de consulter un professionnel.

 

‘’La dernière épreuve du BAC, c’est les résultats !’’

Du coup juste après les examens, c’est bien de se détendre et de reprendre soin de soi. Il faut surtout se remettre des examens en écoutant son corps. Tout le monde est d’accord sur ce point. Même s’ils trouvent que c’est important, le stress de l’attente des résultats l’emporte toujours.

En effet, souvent après les examens il y a deux cas de figure, soit on déborde d’énergie et on a envie de faire plein de choses, rattraper nos séries en retard, rattraper nos articles sur le blog, lire, regarder des films, des matchs, soit au contraire on a envie de rien faire.

« Le mieux c’est de vraiment écouter son corps, pour se remettre rapidement. Il ne faut surtout pas faire quelque chose dont on n’a pas vraiment envie ! », recommandent les spécialistes en proposant de rattraper les heures de sommeil. « Prenez le temps de vous reposer, de ne pas mettre de réveil et de trainer un peu en pyjama ! Attention : il ne faut pas veiller trop tard. C’est souvent les heures avant minuit qui sont plus réparatrices ! ».

 

‘‘ Conseils de spécialistes à prendre aux sérieux’’

Dr. Samah B. : On y pense rarement, mais pour le corps et l’esprit, faire un examen c’est comme faire une compétition sportive, on va piocher dans nos ressources. Du coup faire une cure de vitamine vous fera un bien fou, et vous redonnera la force nécessaire pour vite profiter de vos futures vacances !

Pour cet enseignant, Aguida Zine, changer les idées est primordial, « Arrêtez de penser aux cours et aux réponses ce qui est fait, est fait. Ne regardez pas les corrections ! Je sais qu’on est tenté parce qu’on se dit qu’on va être rassuré mais malheureusement c’est souvent le contraire ! La correction est souvent parfaite et nos réponses peuvent nous paraître nulles voire fausses quand nous les comparons. Alors on fuit les corrections pour éviter de se mettre un stress en plus ! »

Aziz Abbès,  coach sportif, faire du sport va permettre d’éliminer tout le stress que nous avons accumulé pendant la semaine d’examen. « Je vous conseille donc d’aller à la piscine, de courir ou même faire du sport chez vous, pour vider votre cerveau des mauvaises ondes. En plus, le sport vous permettra de mieux dormir et donc de récupérer votre sommeil », propose-t-il.

Si le sport est excellent pour lutter contre l’anxiété, on ne peut pas vraiment aller faire un jogging à la moindre crise de panique. Pourtant, il suffit de quelques mouvements, même très simples (comme contracter et relâcher certains muscles) pour ressentir des effets positifs, indique-t-il.

Dr. Benaada, psychologue: « Je vous conseille donc de prendre un bain, de vous faire un soin dans les cheveux, de vous crémez…, massage Ça vous fera du bien au moral, et ca vous détendra complètement ! »

 

‘’L’examen ne reflète jamais ce que vous êtes’’

Dissocier, d’avance, les résultats à venir de ce que vous êtes. Si vous avez raté l’examen, cette année,  vous aurez peut-être une mention l’an prochain. Garder cela en tête permet d’être “plus à l’aise avec l’incertitude” pendant vos moments d’attente. En clair, un échec ne signifie pas que vous êtes nul, et donc que vous ne pouvez pas rebondir.

De nombreux éléments peuvent en effet entrer en ligne de compte : le stress, un manque de calme autour de vous, une prise de conscience trop tardive de l’importance de l’enjeu etc.

Dans cette période d’attente post-examen, vous n’avez plus d’influence sur le cour des choses. Vos épreuves ont déjà été passées, et votre destin est entre les mains des correcteurs. Les dés sont jetés. Une telle prise de conscience incite, en elle-même, au “lâcher-prise”. Une période d’attente peut ainsi être l’occasion de se poser la question : que fera-t-on une fois le résultat enfin connu, qu’il soit positif ou négatif ? “

 

‘’Positiver et penser à la suite’’

Dès maintenant, commencez à préparer l’année prochaine : les fournitures que vous allez acheter, les livres ou les annales que vous lirez, ce que vous changerez dans votre attitude pour vous améliorer si vous n’avez pas réussi cette année etc.

Enfin, dites-vous dès maintenant que peu importe le résultat, vous n’avez pas fait tout ça pour rien. Vous avez appris beaucoup de choses qui vous serviront tôt ou tard, pendant vos études supérieures ou lors d’une éventuelle année de redoublement.

Le dernier conseil que j’ai à vous donner c’est de vous faire confiance et de croire en vous ! Je sais que beaucoup redoutent les résultats mais si vous pensez avoir réussi il n’y a aucune raison que ça ne soit pas le cas !

 

“Une émotion ne reste pas d’elle-même si on ne la retient pas”

Si malgré tout, vous n’arrivez pas à faire retomber la pression, quelques exercices de respiration devraient vous permettre de diminuer votre anxiété pendant tout le temps de votre attente.

Lors d’un pic d’anxiété particulièrement élevé, si vous n’arrivez vraiment pas à penser à autre chose, essayez de trouver un coin calme, de vous tenir le dos droit et les yeux fermés, de porter votre attention sur l’instant présent, sur l’écoute de votre respiration, de vos sensations corporelles. Inspirez lentement et profondément par le nez, en gonflant votre abdomen (on peut, pour s’exercer, poser le plat de ses mains dessus), puis expirez par la bouche jusqu’à avoir évacué tout son air. Laissez passer vos idées et vos émotions comme elles viennent, sans les “agripper”, sans s’arrêter dessus.

Si vous pratiquez ce type d’exercice 10 à 15 minutes par jour durant tous vos jours d’attente et d’incertitude, en récitant une phrase ou des expressions positives, telles je vais bien ; je vais avoir mon examen ; j’ai toutes les chances de mon coté ;… les pics d’anxiété devraient se montrer moins nombreux, moins violents avec le temps.

 

‘’L’eau froide pour baisser les pics d’angoisse’’

L’autre pratique que des thérapeutes suggèrent est de refroidir l’angoisse en plongeant les mains dans de l’eau glacée ou de s’en asperger le visage. “La stimulation du système sensoriel par l’eau froide prend le dessus sur les sentiments de dissociation généralement associés à l’anxiété. La production de cortisol augmente, ce qui entraîne un soulagement immédiat”, expliquent-ils.

“Posez vos mains sur vos jambes ou le long de vos hanches. Serrez les poings le plus fort possible, comme si vous étiez en colère. Prenez une profonde inspiration et relâchez un peu vos mains en expirant. Recommencez en desserrant chaque fois un peu plus les poings, jusqu’à ce que vos mains soient complètement ouvertes. Ensuite, étirez vos doigts le plus possible », explique le coach.

Notons à la fin que le soutien d’un thérapeute et l’aide d’un professionnel de la santé mentale peuvent être très bénéfiques et permettre d’éviter de dériver vers des comportements plus dangereux.

 

‘’Prières et méditations, comme soutiens en ces moments d’attente’’

Ce  parent, propose tout simplement, de faire ses 5 prières de la journée à la mosquée. « Il faut aussi passer beaucoup de temps à écouter ou lire le Coran », dira-t-il en ajoutant que  les réseaux sociaux, et plus généralement la navigation sur internet, ont tendance à accroître l’anxiété et la peur, à cause d’informations inexactes, erronées, approximatives ou tout simplement désinformées.

« Mais tout n’est pas négatif. Les groupes de soutien en ligne servent aussi à aider les anxieux à se sentir moins seuls », dira Fadila, la maman d’un des candidats.

 

‘’ Le stress de l’attente, l’autre calvaire des parents’’

Le bac est une étape importante dans la vie de la famille. C’est un rendez vous dont la préparation matérielle et morale se fait conjointement par le candidat, ses parents et son lycée. Il est donc naturel que la pression soit le facteur dominant de cette épreuve, du début jusqu’à la fin, avant de laisser place à l’appréhension des résultats.

Même si leurs enfants sont brillants, les parents ont des crampes au ventre. Certains arrivent à se maîtriser, d’autres tombent malades et laissent apparaître des symptômes, tels que les envies de vomir, le tremblement des mains, et même des palpitations.

Il est important de dédramatiser les résultats en présentant l’examen comme une manière de faire le point sur les connaissances acquises plutôt que comme un jugement qui déterminera le reste de sa vie. Cela paraît simple, pourtant beaucoup de parents pensent à la performance de leur enfant quitte à augmenter le stress de ce dernier.

En effet, l’attente des résultats est un moment de tension intense pour les candidats. Mais l’attente des résultats du bac peut devenir un cauchemar si les parents accentuent cette pression…

« C’est une véritable angoisse familiale voir sociale», estiment les spécialistes qui confirment que des parents, bien involontairement, accentuent ce stress.

Au long de cette attente, ils s’adonnent à des comparaisons pas du tout constructives (pourquoi ça marche pour les autres et… pas pour toi ?’’ ‘’Je suis un mauvais parent, donc mon enfant a moins de chances que les autres de réussir’’,…) ou à consommer sans filtres les rumeurs qui n’ont pas manqué de circuler. Que ce soit de bouche à oreille ou à partir des réseaux sociaux concernant la date de publication des résultats, les corrections des copies, les notes, les barèmes,…

Il suffit d’une mauvaise expérience de leur propre baccalauréat ou d’un investissement émotionnel exagéré pour que les parents projettent inconsciemment leurs propres angoisses sur leurs enfants. Une situation qui peut être difficile à vivre pour l’adolescent, surtout s’il manque de confiance en lui.

Pour un adolescent en pleine construction, il est très important de réaliser qu’il a une autre importance pour ses parents que ses résultats scolaires, dans un monde où la pression scolaire va en croissant.

C.B

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