Plongés dans une culture où le succès est souvent synonyme d’acharnement au travail, nombreux sont ceux qui se glorifient de leur dévotion professionnelle, clamant que le travail est leur passion ultime. Mais derrière cette façade, se cache parfois une réalité troublante : le “workaholisme”, une véritable dépendance au travail.
Qu’est-ce que le ‘’workaholisme’’ ?
L’ergomanie, également connue sous le nom de “workaholisme”, est une condition où une personne devient obsédée par le travail, au point où cela affecte négativement sa vie personnelle, ses relations et sa santé. Cette obsession pour le travail peut être comparée à une dépendance, où la personne ressent un besoin constant de travailler, même au-delà de ce qui est nécessaire ou raisonnable.
Caractéristiques de cette dépendance
Les spécialistes en psychiatrie identifient trois principales caractéristiques :
- Préoccupation excessive pour le travail : Les personnes atteintes d’ergomanie sont constamment préoccupées par leur travail, même en dehors des heures de travail. Ils pensent sans cesse à leurs tâches professionnelles, ce qui peut les empêcher de se détendre ou de profiter de leur temps libre.
- Motivation forte et incontrôlable : Les workaholiques ressentent un désir intense et incontrôlable de travailler. Ils ont du mal à résister à l’envie de continuer à travailler, même lorsque cela n’est pas nécessaire. Cette motivation excessive peut conduire à des comportements de travail compulsifs.
- Impact négatif sur la vie personnelle : L’ergomanie peut entraîner une détérioration des relations personnelles, une diminution des activités de loisirs et des problèmes de santé. Les workaholiques peuvent sacrifier du temps passé avec leur famille et leurs amis pour travailler davantage, ce qui peut conduire à l’isolement social et à des conflits relationnels. De plus, le stress et l’épuisement liés au travail excessif peuvent avoir un impact néfaste sur la santé physique et mentale.
En résumé, l’ergomanie est un phénomène où le travail devient une obsession compulsive qui envahit la vie quotidienne, causant des dommages aux relations interpersonnelles et à la santé globale de l’individu.
Conséquences de l’ergomanie
Il est difficile de briser le cycle destructeur qui se forme. la personne ressent une intense pression pour travailler afin de satisfaire ses propres normes élevées, ce qui conduit à la reconnaissance de ses supérieurs, renforçant ainsi son comportement. En fin de compte, les professionnels ajoutent que la personne accro au travail éprouve un sentiment d’efficacité personnelle beaucoup plus fort dans son travail que dans les autres aspects de sa vie.
Les ravages de l’ergomanie : Quand le travail devient une prison
Dans cette situation insoutenable, la fatigue s’installe et la personne lutte, ce qui entraîne une baisse de sa productivité voire des périodes d’arrêt maladie récurrentes. Malgré cela, elle se sent coupable et incompétente, réagissant en augmentant sa charge de travail. Ce cercle vicieux se traduit par une détérioration de la qualité de vie, de la santé, et une satisfaction professionnelle et personnelle médiocre. Des tensions apparaissent dans les relations conjugales et familiales, accompagnées de problèmes d’anxiété, de sommeil, de stress, voire de dépression, pouvant conduire au burn-out. De plus, cette obsession du travail affecte négativement le fonctionnement de l’entreprise, perturbant la communication interne et la prise de décisions.
Auto-évaluation : Suis-je accro au travail ?
Le workaholisme implique à la fois des comportements prolongés liés au travail et une dimension psychologique de compulsivité, rendant difficile le détachement du travail. Remettre en question sa relation au travail nécessite une réflexion sérieuse.
Pour déterminer si l’on est accro au travail, il est essentiel de se poser quelques questions, telles que :
- “Ai-je du mal à demander de l’aide, préférant travailler seul ?” ;
- “Est-ce que je ressens de l’impatience lorsque j’ai besoin d’aide ou lorsqu’une tâche prend trop de temps ?” ;
- “Cette sensation de pression constante et de course contre la montre est-elle présente ?” ;
- “Est-ce que je reste au travail après le départ de mes collègues ?” ;
- “Est-ce que je m’impose des délais supplémentaires, me mettant ainsi sous pression ?” ;
- Etc.
Comment reprendre le dessus ?
Pour ceux qui ont répondu affirmativement à ces questions, les spécialistes proposent plusieurs conseils :
- Distanciez vos valeurs personnelles du travail en établissant des limites claires (en termes de temps, d’agenda).
- Cherchez des activités de loisirs en dehors du travail.
- N’hésitez pas à demander de l’aide, car le workaholisme est une addiction complexe aux multiples facettes (travail en groupe de soutien et consultation auprès d’un thérapeute qualifié tel qu’un psychologue clinicien ou un psychiatre).
- Envisagez une psychothérapie. Ce processus est essentiel pour traiter les sentiments d’infériorité, de peur de l’échec et de sentiment d’inutilité qui sous-tend la relation pathologique avec le travail.
Idéalement, si l’on pouvait visualiser notre vie sous la forme d’un disque, celui-ci serait divisé en quatre quadrants égaux :
- “moi-même” : comprenant des activités favorisant le repos, la spiritualité, l’estime de soi… ;
- la famille ;
- les loisirs ;
- le travail.
C. B.