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Trouble du déficit de l’attention et hyperactivité, TDAH  : à propos d’un cas.

Edité par : Dr Naziha. Boulkamh | Docteur en Psychologie Clinique
23 juin 2022

Ahmed, âgé de 5 ans, a été amené en consultation par sa mère, car au delà de son comportement marqué par une agitation extrême et permanente, un déficit de l’attention, de l’impulsivité et de l’hyperactivité motrice qui sont, incontestablement, des symptômes liés à TDAH (Trouble du déficit de l’attention et hyperactivité), Ahmed a, également, manifesté des comportements agressifs.

Lors de la consultation…

Ahmed vit avec son père, sa mère et sa sœur cadette âgée de six mois, il provient d’une famille pauvre. Ahmed évolue dans un climat de violence conjugale, sa mère lui interdit de jouer à l’extérieur, usant parfois de violence sur lui pour le faire obéir. Il éprouve des difficultés à entrer en relation avec les autres élèves de son école. Ahmed est turbulent en classe, il dérange les autres élèves, il est impulsif et agité constamment et a des difficultés à se concentrer en classe comme à la maison.

En consultation, j’ai constaté que l’enfant Ahmed a un comportement agressif vis-à-vis de ses jouets, en les détruisant et, le plus troublant, est le fait qu’il mime le geste d’égorgement avec une règle sur ses peluches en scandant : « tu dois mourir, sinon… » . Appréhendant qu’il fasse de même avec sa sœur, âgée juste de 6 mois, et envers laquelle il éprouve une jalousie, de plus en plus grandissante, la maman d’Ahmed a manifesté le besoin pressant de demander de l’aide auprès d’un thérapeute pour identifier les problèmes de son fils et l’aider à les gérer efficacement.

De prime à bord, j’ai pensé que le comportement agressif d’Ahmed est la conséquence des contenus télévisés violents auxquels il a été exposé, et que ce dernier ne fait que mimer les gestes des personnages fictifs. A cet effet, pour évaluer ma première hypothèse, j’ai donné à l’enfant d’autres peluches (qui ne représentaient pas des personnages de dessins animés), mais le gamin a eu la même réaction en mimant l’acte d’égorgement et en répétant : « vous, aussi, vous devez mourir ! »

A cet effet, j’ai demandé à Ahmed de dessiner une famille, ce denier s’est exécuté. Ahmed a dessiné son père et a colorié son visage avec une couleur rouge foncée (pour l’enfant son père représente la colère et la violence) , sa petite sœur a été dessiné sur la tête de sa mère ( pour lui sa mère n’est préoccupée que par sa sœur), lui, à son tour s’est dessiné sous une table ( pour lui, il est inexistant aux yeux de ses parents), et quand je lui ai demandé où il était, il a répondu qu’il était sous la table entrain de jouer à cache- cache avec sa tante, qui est la seule personne qui ne ment pas.

Discussions et conclusions

De là, il a été claire, que les comportements agressifs chez Ahmed sont en grande partie expliqués par les comportements violents de ses parents, mais ils sont aussi exacerbés par ses symptômes du Trouble du déficit de l’attention et hyperactivité.

Nous soulignons et affirmons que le Trouble du déficit de l’attention et hyperactivité (TDAH) est diagnostiqué après avoir remarqué un certain nombre de symptômes comme l’incapacité de l’enfant à s’asseoir en place pour pratiquer une activité telle que manger, regarder la télévision ou suivre la leçon avec l’enseignant, l’impulsivité et activité physique en continu, le manque de concentration. Nous notons également que la gravité de ces symptômes augmente avec l’âge de l’enfant jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge de sept ans.

Il est important de préciser qu’un enfant turbulent, distrait et qui a du mal à se concentrer ne veut pas dire automatiquement qu’il souffre TDAH, ce diagnostic doit être obligatoirement réalisé par un spécialiste dans le domaine, en prenant compte des facteurs aggravants, tels que, l’animation à contenu violent en vidéo ou dans les programme télévisés, le manque d’activité à l’extérieure etc.

si toutes les données nécessaires au diagnostic sont établis, il existe des recommandations thérapeutiques pour les familles afin d’aider l’enfant à s’adapter à sa situation (comme faire du sport, de préférence la natation et les sports qui demandent une activité physique intense comme le football, le basket-ball, etc. Ou bien, d’autres sports qui demandent du calme et une concentration sur la précision des mouvements (comme les sports de combat).Il est également recommandé de former l’enfant à l’artisanat, au dessin, tout en évitant de le critiquer et de le réprimander constamment devant les autres.

Dr N. Boulkamh.

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